Tout schuss sur la saison de ski
Profitant de la neige fraîchement tombée, certaines stations ont déjà ouvert une partie de leurs pistes le week-end dernier. Et les amoureux de la glisse ont répondu présents à l’appel du grand air.

Diane Zinsel | « C’est un super début de saison », affirme Martin Deburaux, directeur du domaine skiable de Villars-Gryon-Diablerets. « La fréquentation, tant des pistes que des restaurants, était très bonne. C’est très encourageant pour la suite », relève Maxime Cottet, son homologue de Leysin – Les Mosses – La Lécherette. « Tout le monde avait envie de se remettre en jambe, de reprendre contact avec la neige et le ski. Ça aurait vraiment été dommage de ne pas ouvrir », abonde Christophe Grenard, des Paccots. D’autant que, depuis quelques années, la clientèle se montre plus encline à dévaler les pentes au mois de novembre qu’en mars ou avril, lorsque le printemps débarque en plaine.
Si l’ouverture a pu être avancée, c’est que « la configuration de cette année est idéale », se réjouit Martin Deburaux. La fenêtre de froid de la mi-novembre a permis aux deux domaines des Alpes vaudoises de préparer une sous-couche compacte d’enneigement mécanique qui a été complétée par des chutes abondantes de neige. Plus d’un mètre est ainsi tombé au-dessus de 1800 mètres, ce qui leur permet de préparer la suite.
De son côté, la station fribourgeoise des Paccots n’a pas souhaité produire de neige. « Nous avons pu tout faire avec la neige naturelle. Entre 50 et 60 centimètres de neige nous suffisent à ouvrir : nos stations de basse altitude sont implantées sur des pâturages et il n’y a ni rochers ni crevasses à couvrir », relève Christophe Grenard. Le domaine dispose néanmoins d’une perche pour l’enneigement mécanique qu’il utilisera pour garantir les périodes de haute saison.
Les vacances en ligne de mire
Après ce premier week-end réussi, les deux domaines vaudois ont fermé leurs portes au public pour les rouvrir demain, vendredi 5 décembre, avec un terrain de jeu amplifié. Grâce au travail intensif des dameuses, ils ont bon espoir de pouvoir proposer la totalité de leurs pistes, avec une couverture neigeuse prête à accueillir des milliers de skieurs, d’ici au 13 décembre. Aux Paccots, il faudra encore pas mal de neige pour ouvrir les pistes les plus basses, mais les plus hautes seront à nouveau prêtes pour le long week-end du samedi 6 au 8 décembre. Le timing sera alors parfait pour profiter un maximum des vacances de fin d’année, le véritable objectif de la saison, glissent les trois responsables.
La saison s’annonce-t-elle belle ? Difficile de faire des pronostics. « La situation dépend à la fois de l’enneigement et de l’ensoleillement et ces informations sont difficilement planifiables au-delà d’une ou deux semaines », relève Martin Deburaux. « Il faut désormais s’adapter à des variations de température durant l’hiver plus importante que par le passé. Aujourd’hui, on a l’impression d’avoir reçu suffisamment de neige, mais il faut rester prudent par rapport aux semaines à venir et ne pas négliger l’apport essentiel de l’enneigement mécanique », complète Maxime Cottet. « Avec ce dérèglement climatique, on doit se montrer flexible, préparer la neige au mieux pour qu’elle dure le plus longtemps possible, et ouvrir dès qu’on en a l’occasion », analyse Christophe Grenard même s’il faut « parfois accepter que la nature nous dise non ».

Des flocons différents
La neige mécanique, produite grâce à un mélange d’eau et d’air, est une neige très compacte qui résiste mieux à la chaleur que la neige naturelle, explique Maxime Cottet, directeur du domaine skiable de Leysin – Les Mosses – La Lécherette.
D’ailleurs, en fin de saison, lorsqu’il ne reste que des bandeaux de neige, c’est souvent de la neige de culture. Cette différence s’explique par la forme du flocon. Celui de la neige naturelle ressemble à une étoile, précise Maxime Cottet, alors que celle de la neige de culture s’apparente davantage à un cristal avec de nombreuses surfaces et arêtes. Ainsi, une fois tassé par les dameuses, la compacité laisse passer beaucoup moins d’air et résiste plus longtemps aux élévations de température.



