Cully – La Butte_191 fête ses 5 ans
Sur le quai de l’Indépendance à Cully s’épanouit un véritable petit jardin d’Eden où légumes, fruits et fleurs foisonnent en harmonie. C’est la Butte_191 de Bourg-en-Lavaux.

Texte et photo Nicole Knuchel | Le samedi 30 août, les cinq bénévoles qui veillent sur cette merveille ont convié les habitants et promeneurs à découvrir les secrets de la permaculture qui est à la fois biologique, auto fertile et durable. Voici quelques témoignages des permacultrices et permaculteurs.
D’où vient l’idée de cette butte ? « Il y a cinq ans on a voulu faire un potager en permaculture afin de pouvoir partager un jardin. On a demandé une parcelle à la commune qui nous a proposé cet endroit magnifique tout près du lac », explique Gilles Dana, un des cinq bénévoles. Le nom vient du simple fait que c’est la parcelle 191 mise à disposition par la commune. On était ravis de pouvoir commencer ce projet. Au début, on a dû apprendre de nos erreurs mais maintenant tout va pour le mieux. La butte est autonome et nécessite peu de travail.
Est-ce facile d’aménager une butte dans son jardin ? D’abord une butte en permaculture est un ensemble ingénieusement composé de couches superposées de terre, de fumier et de feuilles mortes. La permaculture ne nécessite aucun engrais car le sol est riche en matières organiques qui nourrissent généreusement les plantes qui y poussent. En fait, selon Gilles Dana, « il y a un peu de travail au début. On a creusé et enlevé 30cm – 40cm de terre et déposé des troncs d’arbres pourris du Jorat qu’on a recouverts de fumier local et ensuite de terre. On a utilisé uniquement des produits locaux ». Après quelque temps, la butte est autonome, organique, biologique. On ajoute parfois des feuilles mortes et de la paille, et on arrose si nécessaire.
Comment obtenir une harmonie entre plantes et insectes ? « Il y a un plan de permaculture pour l’assemblage des plantes afin qu’elles s’autorégulent. Les plantes s’entraident pour attirer ou repousser des insectes », explique Véronique Martrou, bénévole de la butte. « Quand les plantes sont grandes, elles sont solides. L’ensemble en permaculture constitue un équilibre naturel », ajoute Nancy Mingard. Maintenant c’est vraiment une production circulaire – on garde les restes des plantes dans un compost dans lequel on cultive une plante de courge qui est en ce moment énorme, explique Julien Spielmann.
Pourquoi devient-on bénévole ici ? C’est une activité collective, qui permet à la fois de travailler la terre, d’avoir une petite récolte et de discuter avec les promeneurs. Le contact avec les gens se fait tout naturellement. Lorsqu’on travaille le jardin, on suscite la curiosité, les passants s’arrêtent, posent des questions et échangent quelques mots. Il y a une maman avec ses enfants en bas âge qui sont très intéressés et qui, à chaque passage, regardent comment les plantes poussent et se développent. Souvent on discute avec des habitants du village, des promeneurs, des touristes qu’on invite à se servir dans notre jardin. On y trouve des haricots, des courges, des courgettes, de la bourrache, des fleurs, des tomates, des côtes de bette, et également des plantes aromatiques telles que du basilic, du thym ou du romarin.
Des préparations à base de légumes de la butte. Pour célébrer les cinq ans d’existence de la butte_191, l’équipe de permaculture avait soigneusement préparé des petits plats à base de leur récolte, tels de la soupe de bourrache, un gâteau aux légumes verts, un pain aux courgettes, un cake sucré aux courgettes (merci Pauline Chollet pour ce délice !), des crackers, des pickles de courgettes et de la bruschetta de tomates cerises.
Ces plats hauts en couleurs accompagnés d’un verre de vin local étaient proposés aux passants. Heureusement, la pluie du matin avait fait place au soleil et les promeneurs ont été ravis de découvrir ce petit jardin, les bénévoles enthousiastes et fiers de cette petite oasis de verdure et les produits faits maison. On souhaite plein de succès à cette joyeuse équipe pour la suite de cette aventure magnifique.