Bourg-en-Lavaux – Plus de 900 signatures pour changer la taxe sur les déchets verts
Après une pétition de plus de 850 paraphes l’an dernier, une initiative populaire vient d’être déposée à Bourg-en-Lavaux. Avec 910 signatures récoltées, le texte demande deux taxes déchets simples et équitables. En ligne de mire: la suppression de la vignette sur les déchets verts.

La contestation autour de la taxe sur les déchets verts ne faiblit pas à Bourg-en-Lavaux. Jeudi 28 août, le comité composé de cinq habitants a déposé une initiative communale de 910 signatures. Ces paraphes devront encore être contrôlés par l’administration communale, mais pour Sylvio Crosa, l’un des initiants, l’exécutif doit réagir aux besoins de la population : « Cette fois, nous voulons que la Municipalité entre en matière ». Pas comme cela avait été le cas avec la pétition, renchérit sa collègue, Véronique Addor. Pour rappel, en 2023, une pétition avec des intentions similaires avait recueilli 850 signatures. Pour les initiants, il s’agit d’une preuve que le sujet touche une large partie de la population.
Depuis le début de l’été, les initiants ont multiplié les permanences à la déchetterie communale et dans les rues des localités de la commune. « Les habitants ont été très ouverts à signer », relève Sylvio Crosa. Pour son collègue Pascal Vionnet, la question dépasse la simple facture annuelle : « Aujourd’hui, les déchets verts sont précieux et intaxables. Les gens ne comprennent pas qu’ils soient mis sur le même plan que des pneus ou des frigos. Il s’agit d’une ressource naturelle que l’on peut valoriser ». Pour Véronique Addor, la motivation est aussi égalitaire : « Le débat démocratique n’a pas été respecté lors des discussions précédentes. C’est ce qui nous a motivés à aller à la rencontre des habitants tous les samedis cet été. »
Un système jugé inégal et rigide
Derrière cette mobilisation se cache un clivage bien réel : certains habitants utilisent massivement le ramassage au porte-à-porte pour leurs déchets verts, d’autres beaucoup moins. Pour les initiants, le système actuel crée donc une inégalité de traitement. L’initiative entend simplifier les règles en instaurant deux taxes claires et équitables, et mettre fin à la vignette qui cristallise les critiques. Dans le débat communal, « le système en vigueur est souvent jugé trop rigide et manquant de souplesse ».
En l’absence du municipal responsable de l’assainissement Raymond Bech, excusé par le syndic, c’est ce dernier, Jean-Pierre Haenni, qui représentait la Municipalité. Une absence qui a été vivement regrettée par les initiants. Le syndic, de son côté s’est gardé de commenter le fond, mais il a salué la mobilisation citoyenne et « le nombre impressionnant de signatures récoltées ». Il a toutefois sensibilisé les personnes présentes qu’un contre-projet est possible et que l’application de l’initiative, ne pourrait sans doute pas être soumise aux urnes des habitants de Bourg-en-Lavaux avant la deuxième moitié de 2026, c’est-à-dire dans la prochaine législature.
La suite dépendra désormais de la vérification des signatures par les services communaux. Si l’initiative est validée, la Municipalité aura le choix entre la soumettre telle quelle au vote populaire ou proposer un contre-projet. Les initiants espèrent avant tout que « cette fois, l’exécutif agira avec respect, notamment en termes de délais ».
Quelles conséquences financières ?
Reste une question centrale : si la vignette des déchets verts disparaît, comment la commune compensera-t-elle la perte de recettes ? Aujourd’hui, ces taxes participent au financement des services communaux. Sans elles, il faudra trouver d’autres sources de revenus ou réduire certaines prestations. Les initiants, eux, mettent en avant une simplification et une plus grande équité, mais la Municipalité devra tôt ou tard expliquer comment elle entend absorber ce manque à gagner. A Bourg-en-Lavaux, le débat sur les déchets verts s’annonce donc autant politique que budgétaire.