Festival – Trois pépites qui feront étinceler le WEMP
Du 8 au 11 mai prochains, le Week-End Musical de Pully mettra en avant des musiciens de talents émergents de la région. Un festival en entrée libre et qui aimerait démocratiser l’accès à la musique classique. Une aubaine également pour les jeunes musiciens.

Clara Scholz 20 ans Violoncelliste
Dans la famille Scholz, il y a la maman, violoniste, le papa, clarinettiste, et Clara, qui, du haut de ses vingt ans, s’est exilée à Zurich pour parfaire sa formation de violoncelliste. Dans le bain musical, dans lequel elle a grandi, le choix du violoncelle s’est fait le plus naturellement du monde lors d’un essai aux portes ouvertes du Conservatoire de Lausanne. « Mon violoncelle, c’est peut-être mon ami le plus loyal. Il a très vite pris une place importante dans ma vie, surtout grâce à mon professeur qui m’a énormément soutenu et poussé à continuer. Aujourd’hui, je ne me vois pas vivre sans. »
Ce professeur, c’est Martin Reetz, et pendant douze ans, elle suit ses cours dans le cadre de la pré-HEM. Non sans être passée par l’incontournable groupe des Ministrings, aujourd’hui dirigés par Baiju Bhatt. Dernièrement, c’est à Zurich, chez Thomas Grossenbacher, que Clara Scholz a entamé un bachelor. « Il est génial. Il n’est pas du tout dans la tyrannie, ce qui peut arriver. Lui c’est vraiment l’inverse, même s’il y a une certaine exigence, bien sûr. » Dans une école où se mélangent danseurs, comédiens et musiciens, Clara nage comme un poisson dans l’eau, même en allemand. « J’aime bien me mettre ce challenge. Un des centres de la musique classique c’est l’Allemagne. Je me vois bien y aller un jour. » Un avenir qu’elle voit, peut-être en
Allemagne, peut-être dans une académie d’orchestre, avec un peu d’enseignement, ou avec un poste dans un orchestre renommé. Plusieurs options s’offriront à elle pour le choix de son master.
Dans le cadre du WEMP, Clara Scholz jouera notamment une pièce composée expressément pour le festival par le Vaudois Christian Favre. « Il n’y a pas d’enregistrement, on ne l’a jamais entendu. Mais c’est un travail intéressant, et on va travailler avec lui pour qu’il nous dise comment il a pensé la pièce. » C’est la première fois qu’elle jouera une création. Elle a également proposé une sonate de Rachmaninov et une pièce de Schumann. Une soirée qu’elle partagera avec le pianiste Aleksandr Shaikin, avec qui elle répète déjà assidûment. Cela se passera le samedi 10 mai, à 21h, à l’église du Prieuré de Pully.

Jean Loye 25 ans Responsable du staff
Pour Jean Loye également, ce sont les racines familiales qui ont joué un grand rôle dans son amour de la musique. Mais lui ne veut pas en faire carrière. Actuellement installé à Paris, il a mis entre parenthèses sa pratique musicale pour étudier la psychologie et les sciences politiques.
C’est avec plus de quinze ans de cours de musique, d’abord à l’Ecole de musique de Pully puis au sein du Conservatoire de Lausanne que Jean a entretenu sa passion pour le piano. C’est d’ailleurs Guillaume Hersperger, directeur artistique du WEMP, qui le lui enseigne et lui donne la passion pour la musique. A Lausanne, il suit le parcours de pré-HEM, qui prépare les étudiants à entamer un bachelor dans l’établissement, et ce tout en ayant déjà commencé ses (autres) études à l’Université de Lausanne. Un cursus qui lui a permis de préciser la place qu’il voulait donner à la musique dans sa vie. « J’ai eu assez peur du mode de vie des musiciens, c’est un monde très concurrentiel. Je ne voulais pas prendre le risque que, en en faisant mon métier, je perds la notion de plaisir. Et surtout, j’étais très attiré par les études. »
Aujourd’hui, le piano reste un acteur important dans sa vie, et il met sa passion au service du Week-End Musical de Pully depuis ses 16 ans. Cette année, il est responsable du staff bénévole, en plus de son poste de secrétaire général de l’association Applause, qui chapeaute l’organisation du festival et tous ses aspects budgétaires et juridiques. Un festival nécessaire, selon lui, tant pour les musiciens que pour les bénévoles. « C’est très formateur. Maintenant, dans mon travail, quand on me demande d’organiser quelque chose, ça ne me fait plus peur. »

Samuel Hirsch Violoniste 26 ans
Le violon, pour Samuel Hirsch, c’était une évidence. Depuis ses sept ans, cet instrument a accompagné le Lausannois à travers son adolescence et ses études. Initié dès son plus jeune âge aux cours du Conservatoire grâce à des ateliers pour enfants, faire de cet instrument sa vie n’était pas une évidence. En l’essayant pour la première fois lors d’une journée portes ouvertes du Conservatoire, la découverte titille son intérêt et il commence à prendre des cours réguliers. Mais à ses 15 ans, le seul moyen de continuer ses cours de violon avec son professeur François Sochard était de commencer un bachelor avec lui. Cela lui donne également l’opportunité d’avoir Renaud Capuçon, actuel directeur artistique de l’Orchestre de Chambre de Lausanne. « C’est un professeur très investi et fidèle à ses élèves. Il était vraiment là pour nous et nous offrait beaucoup de soutien. » Lorsque, à 18 ans, le jeune Samuel termine son gymnase, il a également un bachelor de la HEMU en poche.
Après avoir enchaîné avec un master, il en entame un deuxième à la Haute Ecole des Arts à Berne, cette fois axé sur l’enseignement de la musique. Des cours, il en a déjà donné et en donne encore, quelque chose qu’il fait avec plaisir. Il se produit également, et c’est là le gros de son emploi du temps. Avec son quatuor à cordes « Arola », il voyage en Europe pour plusieurs concerts, mais prépare aussi des projets ad hoc avec des orchestres et en solo.
Samuel Hirsch est presque un habitué du WEMP. « C’est un festival particulièrement chaleureux, dans un univers parfois un peu feutré. Toute l’équipe de jeunes bénévoles est très dynamique, et Guillaume Hersperger et Caroline Mercier sont très présents pour nous. »
Lors du WEMP, le public pourra retrouver Samuel Hirsch et son violon le vendredi 9 mai, à 19h, avec un ensemble à cordes qu’il a lui-même constitué, ainsi que le dimanche 11 mai, à 15h, en accompagnement de Julien Martineau et son concert de mandoline.