Compteurs électriques « intelligents » pour Lutry
Conseil communal du 25 mars
Rappelez-vous, le peuple suisse accepte la Loi révisée sur l’énergie (LEne) en 2017. Un texte qui oblige tous les gestionnaires de réseau de distribution (GDR) à installer des «smart meter» d’ici fin 2017. Pour Lutry, cela se traduit par l’adaptation de 5500 boîtiers au minimum.

de consommation et de facturation – Image d’illustration © Kamstrup
On dénombre environ 6800 compteurs sur le territoire communal. Pour répondre à la Loi révisée sur l’énergie et poursuivre le déploiement des compteurs connectés (900 pièces installées fin 2023), ce sont près de 2 millions (1’985’863.-) qui sont demandés par la Municipalité. « Nous avons été très humbles et avons comparé ce qui se fait ailleurs afin d’éviter de faire des erreurs » répond le syndic, Charles Monod, à la question d’Alessandra Silauri. Pour la conseillère communale, il aurait été judicieux d’avoir plus de transparence sur le choix du fournisseur des compteurs : « On parle de deux millions tout de même. Même si c’est un beau projet, il lie la commune pour plusieurs années à l’entreprise Kamstrup ».
Du côté de la Municipalité, le choix de travailler avec cette société tombe sous le sens : expérience de plus de 20 ans sur le réseau des Services industriel de Lutry (SILy), très faible taux de défectuosité, installation des compteurs connectés facilitée sans recours à des tiers, ou encore, compatibilité avec les outils informatiques de la commune et support technique basé en Suisse. « Pour nous, il était question de mener à bien ce projet. Nous avons pris l’option de la sécurité en travaillant avec cette société. Le remplacement des compteurs sera payé en partie par le droit de timbre » ajoute le syndic. Accepté à l’unanimité moins une abstention, il faudra atteindre fin 2029 pour que l’intégralité du parc de compteur électrique devienne à 100 % dit « intelligent ».
Ouverture des crèches, UAPE et APEMs prolongées
Les structures d’accueil de jour des enfants (crèches, UAPE, APEMs) sont généralement ouvertes de 7h à 18h, à Lutry. En mars 2023, la conseillère Françoise Salamé Guex demande à la Municipalité d’étudier s’il est possible de maintenir ces structures ouvertes jusqu’à 19 heures. Après une analyse confiée à la Fondation des structures pour l’Enfance et la Jeunesse (FSEJ), il a été démontré qu’une prolongation d’une heure ne pouvait se faire sans l’engagement de personnel : « Un point qui se révèle particulièrement difficile actuellement en raison d’une pénurie de professionnels formés dans cette branche » mentionne la Municipalité dans sa réponse.
Le coût d’une telle opération se monterait à 200’000 francs par année et nécessiterait une réorganisation complète des structures. Pour répondre aux besoins de certains parents, l’exécutif propose de prolonger l’ouverture des structures d’accueil de jour des enfants jusqu’à 18h30. Dans les meilleurs délais, ces nouveaux horaires deviendront réalité au début 2025, mais plus vraisemblablement à la rentrée d’août de la même année.
Interrogations sur le coût de la police
Le groupe des Vert-e-s dépose un postulat afin d’examiner le financement, l’efficacité, l’efficience et la gestion de l’association de Police Lavaux (APOL). En toile de fond, la nouvelle péréquation vaudoise. Ce mécanisme de solidarité entre les communes impacterait les finances de Lutry. « Il s’agit de rendre plus transparent les critères de répartition et les coûts des missions générales de police » annonce Rose-Marie Notz. « La facture policière cantonale s’élève à plus de 74 millions par année. 35 % de cette facture sera adressé à toutes les communes vaudoises avec un principe de francs par habitant, et non via le point d’impôt, comme cela était le cas avec l’ancien système ».
« Nous avons pris l’option de la sécurité en travaillant avec cette société »
Charles Monod, syndic
Pour Ludovic Paschoud, ce postulat n’a pas de sens : « Définitivement, la course à la Municipalité est lancée. Il s’agit d’un point de vue personnel, mais après avoir attaqué frontalement le municipal Amy en décembre, on sait tous que la plume de Kilian Duggan est derrière ce texte. Si l’objectif de ce texte est de se défaire de l’APOL, je me demande bien combien d’agents seront déployés à Lutry par la police cantonale » prévient l’élu. Du côté du groupe de postulants, Kilian Duggan évoque le besoin de faire avancer le bien commun et garantir la sécurité des citoyens : « Vous le savez, j’ai une grande affection pour l’APOL » confie l’ancien municipal qui était en charge de la sécurité jusqu’en 2021. « A titre personnel, je suis convaincu de l’efficacité de notre police. Mais je pense qu’après douze ans d’activités à Lutry, il est temps de dresser un bilan ». De l’autre côté de l’exécutif, l’actuel municipal responsable de la sécurité rappelle la distinction entre les missions générales de police et la sécurité publique : « La répartition des coûts qui figure dans ce postulat ne concerne que les missions générales de police, alors que les activités de l’APOL ne se résument pas uniquement à cela » partage Patrick Sutter. En acceptant cet objet, la Municipalité devra rendre sa réponse sur le fonctionnement de l’association de police intercommunale ultérieurement.
Pour une meilleure qualité de vie aux abords des routes
« Notre commune connaît depuis plusieurs années une croissance ininterrompue. Cette dernière s’est faite sans aucune adaptation majeure du réseau routier » annonce le postulant. « Le nombre croissant de véhicules en transit dans la localité de Savuit est flagrant. Pourtant, sur le terrain, rien n’a changé » constate Guy Minder. Le texte originaire du groupe Indépendants et Vert’libéraux vise à éviter les nuisances routières et à améliorer la sécurité des habitants. « Il s’agit de créer des zones de rencontres comme une solution pragmatique et facile à mettre en œuvre ». Le postulat demande à la Municipalité de répertorier et classifier les lieux les plus exposés aux nuisances routières, d’étudier les habitudes en mobilité de la population, ainsi que de réaliser des tests afin d’acquérir de l’expérience.
Après plus de trente minutes de débats, générant parfois une crispation entre élus de tout bord politique, le président du Conseil procède au vote : « Ce postulat est accepté à 40 voix pour, cinq non, et 19 abstentions » remercie Guy Wolfensberger.


