Le directeur des EPS Jorat, Gérald Morier-Genoud prend sa retraite
Une page (de plus) se tourne. C’était dans l’air et sera confirmé officiellement le 31 août prochain, le directeur qui a pratiquement fait l’unanimité, Gérald Morier-Genoud va quitter la direction des écoles du Jorat. Indépendamment d’autres directeurs cantonaux, il a porté à bout de bras ce qui est devenu le plus gros groupement scolaire du canton. Avec 1740 élèves et près de 200 instituteurs dont un tiers à temps partiel, ils se répartissent en 90 classes.

Ce personnage affable, sympathique, toujours un petit sourire au coin des lèvres, a été durant toute sa carrière à l’écoute de l’autre. Jamais il ne dit du mal de quelqu’un même si tout n’a pas été toujours drôle. Il pourrait en raconter des vertes et des pas mûres, jamais rien ne filtre. Il ne veut se souvenir que des meilleurs moments passés, c’est sa marque, son ADN.
Originaire de Château-d’Oex, il a vécu ses jeunes années à Lausanne, dans le quartier de Bellevaux qui, nous avoue-t-il, n’avait pas une très bonne réputation. Gérald Morier-Genoud a grandi dans ce quartier populaire de Lausanne au sein d’une famille de mélomanes et de musiciens. Un papa artiste de music-hall, une arrière-grand-mère institutrice jouant de l’harmonium. En parallèle à ses études à l’Ecole normale, il fit partie des petits chanteurs de la Cathédrale et en famille, du chœur de
la paroisse de Bellevaux, créant déjà une troupe de théâtre.
La conquête du Jorat
Un premier poste d’enseignant en 1980 le fit s’établir définitivement dans le Jorat. Il a élu domicile à Ropraz, avant d’acheter la ferme de Gustave Roud à Carrouge. Il enseigne tout d’abord dans le vieux collège devenu plus tard la maison de commune. Le chauffage central n’était pas encore installé se souvient-il, il le fut l’année suivante. Il a repris une terminale à option en donnant ses cours à trois niveaux différents ! Heureusement, nous dit-il, les élèves se comportaient bien. Ensuite, il a été transféré à Thierrens, en passant par St-Cierges, pour retrouver Mézières. Après une brillante carrière, le Grand Conseil vaudois le nomme directeur en 2010.
L’ASIJ
Les communes se sont regroupées en ASIJ (Association scolaire intercommunale du Jorat) non sans peine et pas mal de discussions, qui ont été dirigées en main de maître par Etienne Cherpillod, de Vucherens. Cette association regroupe Corcelles-le-Jorat, Forel, Jorat-Mézières, Montpreveyres, Ropraz, Savigny, Servion-Les Cullayes, Syens, Vucherens et Vulliens. Et c’est avec une certaine nostalgie et un esprit rationnel, que Gérald Morier-Genoud et l’ASIJ ont été obligés d’orchestrer l’abandon des anciens collèges pour les centraliser à Servion, le Raffort (Mézières) et Carrouge. Ces opérations ont fait couler beaucoup d’encre, et heureusement les réseaux dit sociaux n’étaient pas aussi néfastes qu’ils le sont aujourd’hui. La très grande majorité des habitants louent ces constructions qui accompagnent les élèves du Jorat dans la modernité. La dernière inauguration est le collège Gustave Roud, à Carrouge. Tout le monde le trouve formidable, même les enseignants. Les classes sont équipées des dernières aides et évolutions qui facilitent la vie des bambins et des enseignants. Le petit risque sera que les élèves, habitués dès leur jeune âge, ne retrouvent que difficilement de telles facilités dans leurs carrières à venir.
Les transports
Les transports des élèves a été un véritable casse-tête. Depuis Savigny, Forel et toutes les communes jusqu’à Syens, ce fut compliqué. La solution a été trouvée conjointement avec l’ASIJ qui, après bien des tergiversations, a été forcée d’opter pour les bus postaux et une société appartenant à la RATP (Régie autonome des transports parisiens). Peu de parents pensaient que les problèmes étaient si ardus. Mais tout est pour le mieux aujourd’hui.
Il ne veut se souvenir que des meilleurs moments passés, c’est sa marque
L’avenir
Si l’on demande à Gérald Morier-Genoud s’il ne s’ennuiera pas des élèves et enseignants, il nous répond sans hésiter que sa retraite est bien remplie, la nostalgie n’est pas de mise. Une de ses passions, qu’il n’est pas près d’abandonner, est le chœur mixte de Carrouge. S’il n’y a pas consacré assez de temps en se déchargeant souvent sur des aides, il compte bien se reprendre. Le succès de Mamma Mia prouve que les chœurs de villages répondent à un besoin et qu’il ne faut surtout pas les abandonner. De plus, il compte bien réunir des lectures où autres conférences dans sa demeure pour l’Association Gustave Roud, où il est très investi. D’ailleurs, la Maison Rousseau et Littérature à Genève, met le photographe et l’écrivain à l’honneur jusqu’au 30 juillet.
Le nouveau directeur des collèges du Jorat à partir du 1er septembre sera Cédric Béguin.