Football – FC Lutry : un club en mouvement et en émotions
Faire rêver les gens pour qu’ils s’identifient au club
L’été passé, le FC Lutry a connu une véritable mue. Sportivement, la pointe de l’iceberg a été une impressionnante valse de joueurs dans le contingent de la première équipe, et un changement d’entraîneur. Ce ne sont de loin pas les seuls changements. En effet, le comité, pour sa plus grande partie, a laissé la main à une nouvelle équipe et un nouveau président, Stéphane Bise. Rencontre avec le nouveau patron du FCL.

Stéphane Bise, nouveau président du FC Lutry
Il suffit de parcourir le site internet du FC Lutry pour immédiatement deviner ce à quoi Stéphane Bise, attache une grande importance. Sur la page d’accueil, les trois premières informations mettent en avant les juniors du club. Un sujet qui touche particulièrement le nouvel homme fort du FCL. « La volonté, c’était de donner de mon temps pour cette jeunesse et lui donner un encadrement pour qu’elle puisse progresser le mieux possible. Tous les projets que l’on commence à lancer tournent autour de nos jeunes. Nous allons essayer de professionnaliser ce club amateur. Pas pour devenir un club professionnel, mais pour offrir un cadre de formation et d’éducation qui soit à la hauteur d’une ville comme Lutry ». A l’heure où nombre de juniors, en grandissant, peinent à s’identifier à un club de village, Stéphane Bise et son nouveau comité tiennent peut-être là, une piste pour redonner l’esprit de club aux actifs de demain. « Ici, la philosophie est assez claire. On part du principe que les joueurs d’un certain âge, 12, 13 ou 14 ans, ont très peu de chances d’aller jouer au SLO ou au LS. Ils y seraient déjà. Nous voulons donc leur offrir un cadre le plus professionnel possible pour qu’ils puissent s’affirmer dans le sport de manière bien ordonnée et agréable dans un club amateur comme le FC Lutry. Si l’on parle d’identification à un club, c’est quelque chose qui me touche beaucoup. Ce sont des valeurs, en termes d’éducation, qui se perdent beaucoup aujourd’hui. Nous voulons des jeunes qui viennent ici pour participer à une communauté, à un effort collectif et jouer les règles de la communauté ou de l’équipe. C’est une école de vie formidable ».
Trois gros événements pour les enfants
Depuis que Stéphane Bise et son nouveau comité ont pris leurs fonctions, trois grands événements ont déjà été organisés pour soutenir cette jeunesse qui lui tient tant à cœur. « Le premier était la Fête des vendanges avec notre bar Le Babyfoot. Nous avons eu un succès phénoménal. Notre bar était le numéro 1 ce qui n’était jamais arrivé dans l’histoire de cette fête et du club. Nous étions très fiers de réaliser un chiffre d’affaires de 50’000 francs en trois jours. Cette Fête des vendanges était aussi pour les enfants puisque les bénéfices vont pour la Colonie de Lutry qui a un chalet aux Mosses et qui offre des prix hypers compétitifs pour les jeunes qui peuvent ensuite aller faire du ski ». Un autre événement, qui n’est de loin pas passé inaperçu dans la région, fut la « FC Lutry Football Camp » qui s’est déroulé en octobre. Mis sur pied grâce à un immense travail de Christophe Maraux, entraîneur de la première équipe, ce camp a été, lui aussi, couronné de succès. « Nous tablions sur 30 à 40 gamins. Nous en avons eu 72. Huit entraîneurs capés entouraient ces jeunes. Dans ce cadre, j’expliquais à la municipalité que nous avions aussi un rôle social à jouer. Il y a bien évidemment du foot, mais c’était un peu comme un camps aéré ». Dernier événement en date, le souper de soutien du mouvement juniors qui s’est déroulé le 18 novembre dernier avec de nombreuses surprises et plus de 200 participants.
Faire rêver les gens pour qu’ils s’identifient au club
Stéphane Bise en est bien conscient. Pour que des joueurs, et plus particulièrement les jeunes pousses s’identifient à un club et adhèrent aux valeurs précitées (communauté, efforts collectifs), il faut leur donner envie de le faire. Le président du FCL va encore plus loin. « Pour que les enfants s’identifient au club, il ne faut pas penser uniquement à eux, mais aussi aux parents. Notre terrain au bord du lac les fait déjà rêver, c’est bien, mais nous avions une buvette qui, elle, ne le faisait pas. Maintenant, elle fait un peu plus rêver avec des biscuits qui sentent bon et des gens souriants et accueillants. J’ai envie de faire adhérer les enfants et les parents à un club qui est une communauté de vie où les gens ont du plaisir de venir et de venir voir leurs enfants jouer au foot ».
Et le foot féminin dans tout cela ?
Il y a quelques mois, le voisin du FC Lutry, le Pully Football a lancé le projet Playmakers, dont le but est d’intéresser les jeunes filles au football grâce à la magie Disney. Sur le sujet du foot féminin, Stéphane Bise a une vision précise de la problématique. « Dans la région, nous avons pris du retard. C’est un sujet qui me touche également beaucoup. Globalement, je pense que les femmes sont trop peu présentes dans le monde du foot, que ce soit les joueuses, les arbitres, les spectatrices ou les membres du comité. A Lutry, nous avons commencé à féminiser notre comité. Trois dames font partie de la dizaine de personnes qui œuvrent. J’en suis très content. On va continuer et chercher, et j’espère trouver, des éducatrices, des entraîneuses. Pas pour coacher une équipe de filles, mais une équipe de garçons. Je n’ai pas peur de cela ». Comme le précise Stéphane Bise, la problématique du football féminin est aussi et surtout liée au nombre de joueuses et à un certain effet entonnoir. « Si vous voulez développer une filière féminine, il faut beaucoup de joueuses du plus jeune âge. Si l’on prend l’exemple des garçons, il y en a énormément à l’école de foot, puis un peu moins en juniors E, puis en D et ainsi de suite. A un moment donné, il faut avoir assez de monde pour composer une équipe ». Pour Stéphane Bise, il sera difficile de développer cet aspect sans un regroupement de clubs.
Ne pas rester cantonné sur les positions du passé
A l’approche de la pause hivernale, nous avons demandé à Stéphane Bise quel était son bilan de début de présidence et des changements opérés. « Jusqu’à présent, nous avons eu un club bien géré, mais un peu statique. Actuellement, petit à petit, dans chaque domaine, nous essayons de faire avancer le club. Je ne veux pas d’un club qui reste cantonné sur les positions du passé, qui fait comme on a toujours fait, qui refuse le progrès et de nouvelles manières de penser et de voir les choses. Donc le club s’est remis en mouvement ».