Relâchement
Petit sentiment de joie contenue devant un relâchement timide des mesures sanitaires. Oh, pas grand-chose, mais un printemps avant l’heure. Le plaisir de voir se rouvrir des lieux de déambulation et d’émerveillement, tels que les musées, se compare à la douceur de la température de ces derniers jours. Cette impression d’avoir oublié les petits bonheurs, face aux marteaux-piqueurs de l’angoisse. A quelques semaines du vrai printemps, ces ouvertures sont tout simplement une bénédiction. La possibilité de s’échapper dans les couleurs, l’esthétisme et l’histoire de l’art, de s’égarer parmi des créations improbables et de partager son ressenti face à une œuvre devient une nouveauté. Face aux balades en forêt, au bord du lac ou en montagne, face aux divertissements proposés sur nos divers écrans, le fait de se rendre dans un lieu fermé – et chauffé ! – pour, paradoxalement s’évader dans un monde sans limite semble se profiler comme une renaissance. Moments de bonheurs partagés, découvertes infinies. Avec cette timide liberté retrouvée, c’est par un palier de décompression que nous tendons doucement vers la surface, cette normalité tant attendue. Certes, il semblerait qu’il y ait encore du chemin à parcourir vers une liberté regagnée, mais il ne faudrait pas oublier la dure réalité qui hélas reste une menace. Dans le cadre du journal et de nos collaborateurs, nous continuons à vous accompagner dans ce nouveau monde où malgré les annulations d’événements, la vie ne s’est pas tout à fait arrêtée même si les sujets sont moindres. La vie des communes continue par obligation, certains festivals se profilent avec un optimisme chevillé au corps par nécessité et, par bonheur, certaines échoppes vont à nouveau colorer nos bourgades. A l’origine du petit sentiment de joie de cette semaine, c’est la Fondation de l’Hermitage que je tiens à saluer pour une somptueuse exposition, et surtout notre correspondant Pierre Jeanneret qui à travers sa plume nous permet de vous mettre l’eau à la bouche. Bonne visite !