L’emprise …
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | Nous sommes souvent témoins de situations d’étonnement et d’accepter, par l’image, qu’il nous offre, que le sportif, plus précisément le sportif d’élite, même le champion, se trouvent dans l’obligation de se rassurer par
l’emprise … des sens.
Etonnant, car de plus en plus fréquent
On pourrait penser à des formes de rituels quasi conjuratoires par des signes de toutes sortes, positions d’incantations religieuses ou, tout simplement de l’aide psychique par la pensée positive. Situation qui pourrait laisser croire que le sportif et la sportive, devraient vraiment se déconnecter des réalités et obligations exigées à la réussite de leur discipline inculquée par leurs entraîneurs. Est-ce un manque de confiance en soi? C’est une question. Question qui ne peut rester dans l’anonymat. Le sportif devient-il de plus en plus « impliqué » dans des programmes informatisés annihilant sa personnalité ? Peut-il encore être conscient de ses propres aspirations, de ses propres libertés de mouvement, ou les obligations « modernes » en tous genres le lui interdisent ? On pourrait le penser. L’évolution et cette volonté du perfectionnement de la société actuelle par les outils informatiques autorise-t-elle « encore » le sportif à être conscient de ses mouvements ? On pourrait presque en avoir des doutes. Ne pouvant certainement plus l’ignorer, ou se « déconnecter », il en devient quasiment redevable par ses résultats. Il est alors sous haute surveillance dont seul le record en est la cible. Que deviendra l’humain … sportif pris dans cette volonté sans partage de la réussite informatisée ? Là est encore l’inconnu, cependant déjà réel … mais peu perçu ou admis. Le sportif, le champion sont quelque peu des aventuriers. Un peu des explorateurs d’une discipline qu’ils ne connaissaient pas de prime abord. C’est la beauté du sport resté au naturel et le plaisir de la réussite. Pourtant, la société en a de moins en moins cure en acceptant l’apport de substituts « artificiels » qui mettront le, la sportive dans un désarroi souvent dramatique une fois leur carrière « tombée » dans l’oubli. On le cachera par le souvenir répété du nom des grandes vedettes de tous sports confondus. Et encore …
Confidence … vraiment ?
Pour les « obscurs » … il ne restera que la confidence parfois partagée entre le regret, l’amertume et les douleurs du corps. Ils resteront des témoins souvent silencieux pour avoir ignorés ou détournés certains médicaments de leurs indications thérapeutiques au profit d’autres raisons devenues un des principaux fléaux du monde sportif. A méditer ! Mais il est vrai aussi que certains médicaments synthétisés et utilisés à des fins d’augmenter les possibilités humaines, tant en force, vitesse et endurance sont parfois … remerciés par des récompenses dont les cérémonies honorifiques pourraient certainement nous étonner. Non ! Le sport ne doit pas être l’antichambre d’une existence de regrets et de douleurs par la seule faute de ne pas avoir respecté les limites de son corps. Non ! Le sport n’est pas une histoire de bande dessinée, où l’on rit de voir ses héros courir, sauter, nager dans le vide avant d’être « rattrapés » par la gravité, soit la chute libre où personne ne viendra les secourir. Ne l’oublions pas, les sensations de l’état de grâce tant espérées des sportifs et sportives peuvent très vite leur échapper, mais il est vrai, sans l’oublier, qu’ils restent toujours des êtres humains. C’est également une réflexion !