«Phi-Phi», opérette légère en trois actes
par Nathalie Michlig | La scène de la Grange accueillera en son antre la nouvelle production de l’Opéra de Lausanne, dimanche 1er juin. La bien-nommée opérette Phi-Phi symbolisera le commencement de la Route Lyrique. Tous les deux ans, l’Opéra de Lausanne se transforme en nomade le temps d’un été et sillonne les routes de Suisse romande afin de se rapprocher des amateurs d’opéra en herbe ou confirmés. Une vingtaine de représentations, de Cully au Festival de la Cité en passant par le Château de Chillon, sont prévues. Phi-Phi, une opérette française au long parcours et au succès colossal, fut créée par l’auteur et compositeur Henri Christiné (1867-1941) aux origines helvètes, sur la base des textes d’Albert Willemetz (1887-1964) et de Fabien Sollar, au lendemain de l’Armistice à Paris. Comme on le sait, dans un contexte d’après-guerre, chacun et chacune avaient besoin de légèreté et d’humour, de musique et de rire, de la Vie et de renouveau tout simplement. L’opérette Phi-Phi en est la synthèse et emmène le Tout-Paris dans une histoire sentimentale bien rythmée et emballée en «costumes grecs, esprit gaulois, musique française et danses anglaises», dixit l’affiche de l’époque. Après quelques tumultes, la première eut lieu au Théâtre Bouffes-Parisiens en 1918. Le synopsis se balade autour de la Vertu et de l’Amour incarné par le sculpteur Phidias et de sa femme, leurs amants Aspasie et le Prince Artimédon, Périclès et le domestique Le Pirée sur les Terres de l’Olympe, 600 ans avant Jésus-Christ. Entre jalousie et séduction, frivolités et clins d’œil potaches sur des airs aux refrains grivois. «D’amants en maîtresse, c’est parti pour un foxtrot endiablé où tourbillonnent sentiments délicieux et tromperies coquines.» C’en est la recette de cette opérette, mélange de comédie en vers, de chant et de danse. Cela dit en passant, cette alchimie artistique et musicale fut la grande sœur inspiratrice des comédies musicales qui naîtront de-ci de-là jusqu’à nos jours. Comme l’avait prédit le chansonnier Lucien Boyer lors de la 1000e représentation, en improvisant ces quelques lignes: «C’est Phi-Phi que l’univers chante à la ronde, C’est Phi-Phi qui réjouit l’humanité, C’est Phi-Phi qui va faire le tour du monde, C’est Phi-Phi qui va nous rendre la gaieté.»
Chers lecteurs, muez-vous en spectateurs à quelques enjambées de l’été, laissez-vous emmener et emporter au Théâtre du Jorat, dimanche 1er juin à 17h. Spectacle d’environ 1h20, sans entracte, dès 12 ans. Direction musicale de l’ensemble instrumental et du Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jacques Blanc; mise en scène, Gérard Demierre; décors et costumes, Sébastien Guenot. Tarifs de Fr. 18.–
à Fr. 48.–. Réservations au 021 903 07 55, billetterie
en ligne également sur
www.theatredujorat.ch. Informations pour les lieux et dates de La Route Lyrique:
www.opera-lausanne.ch