Un non à la RIE III fédérale sera une aubaine pour la RIE III cantonale
Le 12 février, nous votons une nouvelle fois sur la réforme de l’imposition des entreprises, mais cette fois sur son volet fédéral. Beaucoup se poseront la question s’il est utile de voter sur un objet sur lequel nous nous sommes déjà prononcés et de savoir en quoi le paquet fédéral est différent du paquet cantonal. Les réponses viennent d’elles-mêmes: il faut absolument refuser ce paquet fédéral. Le succès incomparable du paquet vaudois tient en un seul concept, une seule idée: le compromis. Si les Vaudois ont plébiscité la proposition du Conseil d’Etat, c’est parce qu’elle contient tant un volet fiscal attrayant pour les entreprises qu’un volet social soulageant pour la population. Plafonnement des primes maladies à 10% du revenu, augmentation des allocations familiales et des places d’accueil sont les principaux éléments de ce volet social. La RIE III fédérale, issue d’un passage en force du PLR et de l’UDC aux Chambres fédérales, se distingue par toutes les niches fiscales les plus attrayantes les unes que les autres pour les multinationales qui ne produisent aucune richesse dans notre pays, et par l’absence de compensation sociale. En d’autres termes, la classe moyenne va passer à la caisse pour diminuer les impôts des entreprises les plus riches du pays. Refuser ce projet ne mettra pas en péril le paquet vaudois, au contraire; un refus à ce projet excessif et disproportionné ne pourra que renforcer les représentants vaudois à Berne, qui pourront ainsi tenter de négocier un compromis plus proche de la RIE III vaudoise que de l’ultra-libérale et antisociale réforme défendue par l’ancien chef de la défense… Il convient enfin de préciser que, contrairement à ce qu’affirment les partisans de la RIE III un «non» aux cadeaux fiscaux aux actionnaires des grandes entreprises n’annule en rien la réforme vaudoise, qui a été votée, vote sur lequel il n’est pas question de revenir en arrière.
Yassin Nour, Président du PS Lavaux-Oron