Oh ! Sport !… Quelle gouvernance ? Quelle intégrité ?
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | On peut souvent se poser la question : Qu’est-ce qui déclenche la volonté d’un homme, d’une femme, à assumer la présidence d’un club de sport? Une fonction jamais dépourvue de critiques, de jalousie mais souvent d’un vide sidéral de candidats.
L’émergence de cette question est certainement actuelle de par les découvertes et publications des agissements lamentables de certains, et ceci presque à tout niveau du monde sportif. On pourrait se demander quelles sont les aspirations profondes de responsables du sport pour accéder à une telle fonction ? Aujourd’hui, dans les organisations « multinationales » que sont devenues les sociétés sportives, il n’est quasiment plus possible de gérer un club en amateur éclairé. Le professionnalisme en est devenu le vecteur incontournable de la réussite, à savoir un management en conformité aux performances de ses équipes ou des athlètes.
On définira cette situation par: La gouvernance du sport. Pas évident, car elle implique souvent l’obligation d’œuvrer avec des paramètres découlant du jeu démocratique, à ne jamais sous-estimer. La participation de tous les acteurs œuvrant aux décisions et responsabilités de chaque secteur ou fonction dans le club, oblige souvent une capacité de jugement sur toute décision.
C’est le rôle du président Un rôle… tout sauf simple! La bonne gouvernance d’un club par son président et son comité implique beaucoup d’obligations, de capacités de gestion, de responsabilités, sans oublier le désir de jugement et d’intégrité qui, parfois, ne se ressent pas chez le sportif appréciant par principe cette nécessité de «leadership», tout en exécrant toute forme de discrimination… possible. Cependant, et il faut le reconnaître, même si le sport se gère à l’identique d’une entreprise où l’argent passe de plus en plus au premier rang, l’effort du sportif a rarement son pendant dans les sociétés quelles qu’elles soient
Là joue… l’éthique à appliquer Le respect de cette science culturelle, l’intégrité, la surveillance des rémunérations qui, aujourd’hui, desservent agressivement l’essence même que l’on pourrait se faire du sport et du sportif, ne devrait jamais rester sous l’éteignoir.
Alors pourquoi? Alors, oui! Pourquoi le monde du sport s’avilit-il en faisant fi de toutes règles de déontologie? Pourquoi rencontre-t-il tant de difficultés à contrer les tricheurs qui, parfois, se trouvent en son sein? La liste est longue et malheureusement chacun y porte une part de responsabilités. Les conflits d’intérêts et les avantages perçus impliquent-ils une telle omerta? Heureusement, tout n’est pas aussi sombre et de plus en plus le monde du sport et de ses dirigeants en ont pris conscience. C’est un bienfait! La lutte contre les opportunistes, les tricheurs, les jeux en lignes, le dopage et les manipulations en tout genre s’organise avec comme règle… la tolérance zéro. Les investigations et les contrôles en toute situation, ainsi que les sanctions, doivent être appliqués en accord avec les instances dirigeantes du sport à tout niveau… et des tribunaux. En aucun cas le sport ne doit se complaire dans une situation de non-droit! La légitimité des valeurs du sport et surtout l’autonomie des clubs en sortiront grandis. Sans reprendre ce mot devenu galvaudé en toute circonstance, chaque dirigeant devrait renforcer ces valeurs.