2023, année presque normale pour la protection civile
Après la situation pandémique de 2020 et les risques de pénurie d’électricité en 2022, l’année dernière sonne comme un retour à la normale. Pourtant, les hommes et les femmes de l’organisation de protection civile (ORPC) Lavaux-Oron n’ont pas chômé.
La milice constitue le socle de la sécurité civile dans notre pays. Ce concept qui, dans le contexte sécuritaire actuel, fait émerger la réintroduction d’un service de milice dans d’autres pays » déclare Charles Monod, syndic de Lutry, dans son discours d’ouverture. Devant lui, des agents de la paix, des pompiers, des membres des municipalités du district, des militaires, le chef du département de la sécurité, sans oublier, bien sûr, les hommes de l’ORPC. Ces derniers, réunis jeudi dernier à la salle du Conseil communal au Château de Lutry, ont dévoilé les activités du bataillon régional en 2023.
Toujours plus d’assistances
Après avoir présenté les méthodes de fonctionnement et la hiérarchie de l’ORPC Lavaux-Oron, Patrick Favre partage les valeurs du bataillon : « Ces personnes sont la richesse de notre entreprise » témoigne le commandant. « Notre rôle est de protéger la population en cas de catastrophe et d’urgence ». Une population qui ne cesse de croître dans le district, car la barre des 65’000 habitants a été franchie ce début d’année. Tout comme le nombre de citoyens, les services de la protection civile sont en augmentation. Aujourd’hui, les uniformes orange effectuent des recherches et le sauvetage de personnes, sécurisent des sites, suivent et transmettent des formations de premier secours, contrôlent des abris PC ou s’équipent en cas de pénurie énergétique.
Si les prestations sont toujours plus nombreuses, les effectifs sont revus à la baisse. En 2020, 648 hommes composaient le bataillon régional. Deux ans après, le personnel de l’ORPC Lavaux-Oron est divisé par deux pour atteindre 330 membres. L’année dernière, les ressources se montaient à 303 représentant ainsi 3010 jours de service. Plusieurs facteurs expliquent cette diminution. D’une part, l’adaptation avec l’obligation de servir sur les mêmes bases que l’armée (nLPPCi), d’autre part, le développement du service civil et, pour finir, l’évolution de la société.
Pour le commandant, il vaut mieux travailler avec dix personnes motivées, plutôt que 100 qui ne le sont pas. Car, malgré une perte de plus de la moitié des effectifs, le nombre de jours de services est similaire à 2020.
Profitable pour les civils et dans le civil
« Si autrefois, il existait une sorte de compétition entre les dix bataillons que compte le canton de Vaud, on observe aujourd’hui une synergie entre ces compagnies » évoque Patrick Favre. A titre d’exemple, le commandant apporte son retour du terrain : « Les membres sont devenues solidaires et se soutiennent. On le remarque dans l’esprit de camaraderie, qui est encore plus fort qu’avant ». L’ORPC actuelle permet d’accéder à des formations plus « intéressantes » et valables sur le plan privé. « Nous avons développé l’écoute dans des entretiens qui ont lieu avec chaque milicien une fois par année. Il s’agit de mettre la bonne personne, au bon endroit, et utiliser les points forts de chacun et leurs domaines d’excellence. »
Derrière ce changement de paradigme opéré suite à la nouvelle loi sur la protection de la population notamment, il s’agit de devenir plus fort à l’avenir. A ce titre, le commandant poursuit sur les diverses prestations proposées par son bataillon. On y apprend que les membres de la PC accompagnent des manifestations comme la course à pied « Xtratrail » ou le marathon de Lausanne, encadrent pendant une semaine des enfants atteints de cancer lors des camps de l’ARFEC : « Un événement qui constitue 120 jours de service dans un cadre empli d’émotion ».