No Billag, ce serait la fin des médias modernes et objectifs
Marc Oran, Président SRT Vaud | Les auteurs de l’initiative No Billag s’attaquent en fait à un ensemble de médias offrant une grande diversité à la fois nationale et régionale, à la liberté d’expression défendue sur le plan suisse par 60 chaînes et sur le plan romand par 19 chaînes. Le texte de l’initiative fédérale modifie l’art. 93 de la Constitution fédérale en supprimant toute redevance ou tout subventionnement public à l’égard des 60 chaînes de radio et de tv, publiques et privées, nationales et régionales, ne leur laissant plus que la publicité (pour autant qu’elle existe toujours) comme moyen de financement. Si la redevance permet de financer à hauteur de 25 à 75% le budget des 19 chaînes romandes, sa suppression causerait la perte de 13’500 emplois sur le plan national et de 4000 emplois sur le plan romand. Ceci représente 1600 places de travail à la RTSR, 300 postes supprimés dans les radios et tv régionales ainsi que quelque 2000 dans les entreprises qui collaborent avec ces médias. La disparition des places de travail s’accompagne de l’appauvrissement de la diversité régionale des médias de la Suisse. La couverture de l’actualité et des réalités régionales tant par les chaînes publiques que régionales serait appelée à disparaître. Enfin, rappelons que, selon une enquête Démoscope réalisée en 2016, 94% de la population romande de 15 ans et plus regarde ou écoute ou consulte la RTS radio, tv ou sur Internet. Et pour compenser cette perte, l’auditeur-téléspectateur suisse privé de ses 60 chaînes devrait s’abonner à des chaînes privées de radio et de tv dont le montant pour un minimum de programme coûterait au moins Fr. 1000.- par année soit environ trois fois plus que la redevance officielle prévue de Fr. 365.- par année (Fr. 1.- par jour) dès le 1er janvier 2019. Ce serait un désert médiatique où des médias manipulés et subjectifs appartenant aux groupes de Blocher ou de Berlusconi constitueraient des oasis. Pour la survie des médias suisses, votons ensemble NON à No Billag le 4 mars!