Voile – Historique : Maud Jayet, vice-championne du monde
Maintenant qu’elle sait qu’elle est médaillable,elle peut voir l’avenir bien plus sereinement

Eté 2021, Maud Jayet, qui a débuté la voile (laser radial) au Club nautique de Pully, est à Tokyo pour disputer les Jeux olympiques. Elle rentrera du Japon déçue de sa 19e place finale. Un peu plus d’une année plus tard, à Galvestone, au Texas, elle prend une sacrée revanche sur cette décevante performance aux JO et rentre en Suisse avec la médaille d’argent du championnat du monde. Une performance historique puisque jamais un(e) helvète n’était monté(e) sur le podium d’un championnat du monde.
« J’ai encore de la peine à réaliser ». C’est avec ces mots que Maud Jayet raconte, presque timidement, son aventure étasunienne lors du championnat du monde ILCA 6. C’est au Club nautique de Pully que nous avons rencontré la médaillée d’argent. Là où tout a commencé pour la jeune navigatrice. « J’ai commencé la voile ici à Pully à l’âge de 6 ou 7 ans. Puis j’ai débuté sérieusement la compétition vers 11 ou 12 ans. A 14 ans, je suis passée en laser qui est le bateau que je navigue encore actuellement » raconte-t-elle.
A Galvestone, ce n’est pas la première fois que Maud Jayet participait à des championnats du monde. Elle a connu plusieurs participations dans ses classes juniors. « Au niveau mondial, je suis toujours passée à côté du podium. J’ai souvent fini quatrième ». En abordant ces derniers championnats, la Vaudoise a donc tout fait pour ne pas se mettre une pression « inutile ». « J’ai essayé de banaliser l’événement. Je l’ai banalisé à un tel point que, même aujourd’hui, j’ai de la peine à réaliser ce que j’ai fait ». En juniors, j’ai tellement souvent terminé au pied du podium que je m’étais mis un poids et me disait que, si cela se trouve, je n’arriverais jamais à décrocher une médaille, et ceci encore moins dans l’élite. Ce titre de vice-championne du monde, c’est vraiment incroyable».
Même si elle a tenté de banaliser sa participation au championnat du monde, à la veille de la dernière journée de compétition, la pression était terrible sur les épaules de Maud Jayet. « A ce moment-là, j’étais à la quatrième place à un point de la deuxième. Je ne voulais alors qu’une seule chose : ne pas échouer une nouvelle fois au pied du podium ! ». En prenant la mer lors de la dernière journée, la Vaudoise n’avait rien à perdre. Au terme d’une dernière journée qui s’est magnifiquement bien déroulée pour la navigatrice, elle a réussi à décrocher cette médaille tant attendue.
Cette performance tombe à point nommé pour Maud Jayet et vient effacer sa contre-performance de l’année passée aux JO de Tokyo et cette décevante 19e place. « Après les JO, cela a été très dur. Ce mauvais résultat a effacé tout ce que j’avais accompli jusqu’alors. Tout ce qui me restait, et tout ce qui restait à mon entourage, c’était ce mauvais classement. Cela m’a pris du temps de me remettre de cela ». Hormis la satisfaction de son résultat historique au dernier championnat du monde, cette médaille d’argent permet à la Vaudoise de faire un plein de confiance bienvenu. En effet, la prochaine grande échéance, que s’est fixée la navigatrice, est une participation aux prochains JO de Paris, dont les épreuves nautiques se dérouleront à Marseille. Les premières qualifications pour les Jeux se dérouleront l’été prochain. Il s’agira dans un premier temps de qualifier la nation lors du mondial qui se déroulera aux Pays-Bas. Ensuite, en fonction des critères qui seront fixés par Swiss Olympic et notre fédération, il y aura différentes régates durant lesquelles je pourrai me qualifier personnellement». Maintenant qu’elle sait qu’elle est médaillable, Maud Jayet peut définitivement penser à autre chose qu’à sa contre-performance de Tokyo et voir l’avenir bien plus sereinement.
