Vogue la galère
Danielle Bouvier | L’actualité a l’art de l’influence et de la manipulation au quotidien. On nous abreuve de sujets sinistres et d’informations inquiétantes, à croire que toute la planète a viré au cauchemar. Pourtant les bonnes nouvelles existent. C’est ce que votre hebdomadaire s’applique à vous transmettre le mieux possible. De la balade des gens heureux à Oron, au Giron des musiques à Belmont, voilà offert ce dernier week-end un bon bol d’air printanier agrémenté d’une palette musicale qui a animé le public, libérant les esprits des informations toxiques.
Oublions pour un moment le monde tourbillonnant des affaires et de tous les trafics. Oublions ce laminoir qu’est la machine à rentabilité des assurances maladie et le coût des primes qui nous déprime. Oublions les démagogues de la parlotte qui nous épuisent. Nous connaissons quelques pathologies des maux de notre monde. Il lui faudrait sans trop tarder un traitement efficace qui nécessiterait une longue convalescence pour le remettre d’aplomb. On marche sur la tête, même dans notre petit pays idyllique.
Si sur la scène mondiale tout va de guingois, la vie tente de continuer son petit bonhomme de chemin sur notre scène helvétique. Nous sommes toutefois bel et bien manipulés comme des pions sur l’échiquier, et nourris sans modération à l’absurdité d’une certaine quantité d’émissions diffusées à la télévision. L’adage « diviser pour mieux régner » est devenu aujourd’hui « abêtir pour mieux manipuler. » Prenons garde que nos cerveaux ne se miniaturisent pas comme les nouvelles technologies. L’évolution du comportement humain est un chemin bien difficile ; si l’on espère le meilleur, on doit toujours envisager le pire. Mais si on ne peut pas changer la direction du vent, essayons tout du moins d’orienter les voiles. Que vogue la galère, bien qu’une fois de plus on ne sache pas bien où l’on va.