Silence embarrassé
… et embarrassant de la part du Conseil fédéral sur à peu près toutes les décisions internationales prises ces derniers jours.
Qu’il s’agisse de se positionner face aux actions menées par la Cour pénale internationale (CPI) vis-à-vis du mandat d’arrêt contre le président russe ou de l’adhésion de la Palestine comme état membre au Conseil de sécurité de l’ONU en avril, pas un mot. Pas mieux sur les mandats d’arrêt lancés contre les responsables israéliens et palestiniens par cette même CPI.
Du côté d’autres institutions, le soutien suisse à l’UNRWA s’est fait plus discret et la Cour européenne des droits de l’homme a épinglé la Confédération pour inaction. Sans parler des coups portés à notre sacro-sainte neutralité.
La Suisse est KO debout.
Cela explique peut-être – sans l’excuser – le silence assourdissant de nos édiles qui peinent à clarifier leurs positions dans une succession rapide d’événements. Trop véloce sans doute pour un monde politique habitué à une consensuelle lenteur.
Dans un monde qui va trop vite, le seul repli est le réduit national, mettre des murs et se calfeutrer en attendant que l’orage ne passe, en priant pour les beaux jours… qui n’en finissent pas de venir.
A se murer dans le silence, la voie est grande ouverte au laisser dire et à l’interprétation. En termes de politique étrangère, c’est un autogoal. « Laisser dire et bien faire » n’est plus un adage de ce temps, le moulin va trop vite et les meuniers sont en réunion…
La Suisse, pays hôte de nobles institutions internationales depuis des lustres a pourtant fermé son guichet, claquemurée dans un silence stupéfiant. Ses bons offices subissent une concurrence jamais atteinte et même certaines institutions sportives internationales guignent doucement vers d’autres contrées alléchantes…
Je suis embarrassé, je vais donc me taire.