Vivre ensemble
Après les Fêtes des vendanges, après la Foire du Valais, après les Brisolées et autre Bénichon, mais avant le Zibelemärit bernois est venu le temps de la Foire aux oignons bien de chez nous. L’appétit suisse est impressionnant, tout autant que l’est l’art de faire Schmolitz.
Alors que tous les gouvernements du monde s’écharpent et jouent à qui a le plus gros boutefas, nous on s’occupe de nos oignons et rivalisons d’inventivité pour trouver une bonne raison de pratiquer la convivialité, ou le « vivre ensemble » comme il est maintenant l’usage de dire.
Or, il est important de distinguer les différents usages du vivre ensemble en fonction des traditions régionales.
Chez nos étrangers immédiats, nos frontaliers bien à nous, la spécialité est particulière. A l’image d’un serveur parisien que ni notre politesse pas plus que notre pourboire ne déride, la convivialité se vit dans le déni. Non. Peu importe la proposition, la réponse est non. Le neinsager érigé en institution… pardon : Non ! surtout pas une institution !
En revanche, et dans une étonnante pratique collégiale, ils ont réintégré une notion qui nous est chère… celle de la tête qui dépasse.
Plus loin, c’est l’inverse. La tête qui dépasse est érigée au rang de Phare d’Alexandrie, Guide suprême indubitable. Qu’il s’agisse d’un futur prix Nobel, d’une éternelle victime recourant depuis des années à la légitime défense ou d’un nostalgique de l’Empire à Papa, ils ne sont dépassés (mais que d’une tête !) que par le Fils du ciel, impérial pourvoyeur de nos baskets à 4 balles.
J’en oublie certainement, ma connaissance des cultures et des diversités sur cette planète n’étant qu’une virgule face aux poings (sic) d’exclamation de ceux qui ont une certitude certaine.
C’est sur cette vision de géopolitique globale à 2 balles (acquise chez Temu ou Schein, je ne sais plus) et passé la formalité d’un Schmolitz d’usage, que je me permettrai de vous tutoyer lors d’une conviviale rencontre à la Foire aux oignons s’il vous plait.