Urbains urbanistes
La Loi sur l’aménagement du territoire (LAT) nous talonne, et ce n’est rien de le dire. Les instances communales, cantonales et fédérales se renvoient la balle à coup de plans directeur, plans d’affectation, plans de quartier, zones réservées et j’en oublie en quantités non négligeables. Pour les autorités communales, les cheveux gris laissent doucement la place à la calvitie. On ne s’arrache plus les forêts, mais les cheveux !
Il y a 10 ans, sous l’argument imparable et incontestable de ne pas bétonner les campagnes, nous avons tous voté. Le mitage du territoire par les affables constructeurs devait cesser, dont acte.
La mise en œuvre de la LAT, avec ses amendements permanents, a rendu les bureaux d’études riches en deniers du contribuable. Projets et aménagements cent fois revisités et renvoyés au canton pour approbation. Cent fois rendus avec remerciements de bien vouloir tenir compte de l’article Schpotz alinéa B52-s, mention planète claire, et son commentaire idoine : Merci de densifier le patrimoine urbain existant.
Une vision urbanistique nationale qui voudrait à terme que les charmants villages de nos régions, Lavaux comme Oron, envisagent de construire en hauteur plutôt qu’en largeur, si j’ai bien tout compris…
La même population qui avait voté pour le respect du paysage, des forêts et des champs qui ondoient sous le doux vent tiède de juin, s’oppose naturellement au concept de tours d’habitations qui, élevées au cœur d’un si joli village, et c’est bien compréhensible. D’où l’arrachage de cheveux mentionné plus haut.
Le temps a passé. 10 ans que cette LAT contre nature va à l’inverse du bon sens. Seuls les promoteurs se réjouissent devant la loi de l’offre et de la demande et comptent patiemment leur deniers. D’autres en prennent ombrage en accusant une population en augmentation, d’où qu’elle vienne, produite localement ou immigrée.
Afin de couper l’herbe sous les pieds de certains opportunistes, il serait sans doute bon qu’une abrogation de la LAT voie le jour. Il est parfois bon de reconnaître ses erreurs…