Une liberté certaine
La liberté, ce concept qui relève de la Chimère bien plus que d’une réalité tangible, et cela même si on a quitté le rivage pour vivre le monde à bord d’un voilier.
Oser vivre de ses rêves et croire en eux relève, selon nos esprits cartésiens, de l’utopie. Nos banquiers confirment généralement et n’aident que très peu en chemin. Il en est pourtant qui ont choisi cette voie malgré tout et votre hebdomadaire se joint à la célébration de ces personnalités qui ont tenté – et continuent avec succès ce voyage.
Plus que jamais, la culture confirme son utilité. Elle n’est plus le loisir oisif et hédoniste que certains fils et filles de bonne famille pratiquaient pour occuper leur ennui blasé.
Après avoir survécu à une épidémie mondiale (ou une supercherie planétaire, c’est vous qui voyez), des guerres menacent de s’étendre à nos portes. La politique s’emmêle les pinceaux et, prenant ombrage de la peur, fait valoir ses arguments partisans en vue de l’adhésion de partisans.
A l’heure anxiogène que nous vivons, je me souviens des partisans, mais surtout de la chanson… et d’une une autre chanson.
« Poste de police, garde de nuit, Caporal Schnyder, 2h30… Qu’est-ce que vous avez ? une bombe devant la maison ? ! ! » Cette tirade – et le sketch – m’amusent encore à chaque fois depuis 1985. Emil avait cette façon transnationale d’outre Sarine de désamorcer la bombe dans un humour absurde pourtant très suisse. C’est une autre chanson que celle des partisans mais elle scande la déconnexion. La déconnexion au monde réel, tout en étant le miroir de ce même monde. Cela se nomme « Art » ou « Culture », et n’est jugé qu’à l’aune du divertissement par nos financiers qui se complaisent à en faire un « détail » de la vie sociale ; rentabilité accessoire et peu utile… Ah ?
C’est peut-être avec cette même détermination qu’Alain Nitchaeff a décidé de rendre les coups en nommant son lieu L’Esprit Frappeur, une liberté d’esprit certaine qui vient de célébrer ses 25 ans à Lutry.
Emil sera au Ciné de Chexbres ce samedi et l’Esprit est toujours aussi Frappeur à Lutry. Deux façons d’aimer la liberté des mots.


