Un vague flou
Lundi 9 mai, une date qui n’évoque rien pour la plupart d’entre nous, mais qui prendra une toute autre saveur désormais.
Date anniversaire de la capitulation des nazis en 1945, elle est célébrée chaque année par un défilé sur la place Rouge de Moscou, et c’est un minimum pour un pays qui a perdu 27 millions de sa population dans cet unique conflit. En 2022, cette célébration prend un tout autre sens et nombreux sont ceux qui attendaient des déclarations plus musclées en cette date mémoire.
Etonnamment diplomate, le maître du Kremlin a maintenu un flou volontaire. Qu’il s’agisse de son apparence ou de son élocution, il n’a ouvert aucune brèche, il est apparu en forme, laissant toutes les interrogations sur son état de santé sans réponses.
A propos de l’Ukraine, dont il n’a pas même mentionné le nom, il a continué à rester vague tout en affirmant la nécessité impérative de la « riposte préventive » face à un regroupement des forces de l’Ouest à ses marches. L’OTAN et les Etats-Unis auraient aggravé la situation en participant à l’amélioration des structures militaires du pays…
Dans un narratif de 11 minutes, qualifié de décevant par les observateurs occidentaux, Vladimir Poutine est resté en retrait, ne laissant aucune place à la critique. Homme d’Etat, presque un Homme de paix, il a réitéré ses affabulations. Reste à savoir comment son allocution a été perçue à l’intérieur des frontières russes et par les militaires eux-mêmes.
On peut se perdre en conjectures sur les buts réels du président russe. Sa cible n’a jamais été exprimée, son « opération spéciale » n’est toujours pas une guerre.
Toutefois, le moindre bon sens suffirait à comprendre qu’il cherche le contrôle d’une Ukraine dont il avait clairement sous-estimé la détermination. Couper l’accès à la mer Noire par la prise d’Odessa, un des plus grands ports de la mer Noire, pourrait lui assurer une main mise économique sur le pays…
Suivre l’argent ou si la grande Histoire nous était contée par les économistes…