Un temps à déclarer ses impôts
Loin de moi l’idée de moraliser, c’est très peu mon genre, quoique. Le fameux délai du 31 mars pour renvoyer la déclaration d’impôts est à notre porte comme l’est l’heure qu’on nous vole sous prétexte que l’été est là. On nous ment ! Ce n’est qu’à peine le printemps et, comme la plupart, le délai de rendu, nous l’avons déjà pour la plupart repoussé…
D’ailleurs, tous les grands de ce monde nous le démontrent. L’Homme, le vrai, celui qui ne s’en laisse pas compter, celui-là même qui pense par lui-même et qui ne se soumet pas au diktat de la majorité, n’a pas de comptes à rendre, pas plus qu’il n’a d’argent à donner aux communes mesures du « vivre ensemble ». Cela d’autant plus qu’il n’a besoin d’aucune aide.
Effectivement, les raisons de démanteler des organes d’aide aux plus démunis, voire de démonter intégralement l’ONU, l’OTAN et « d’optimiser » son propre gouvernement sont des causes en elle-même. Pourquoi donner de l’argent à ce qui ne rapporte rien à l’investisseur ?
La confusion entre contribuable et actionnaire est grande. A ce niveau, la question de la nécessité de la Démocratie se pose. « Le moins mauvais des systèmes » affirmait Churchill. Un système qui à travers les âges des magnats de l’acier ou du pétrole, et de l’information maintenant, a tout de même fait ses preuves en n’oubliant pas la mère et l’enfant lorsque papa était le seul à être « efficient ».
« L’impôt heureux » propagandait un souriant comptable encore de ce monde, mais peut-être aussi du précédent…
Ne pas marcher maintenant sur le chemin, n’implique pas que nous ne le prenions pas, avec un déambulateur, un jour.
Je ne dirais pas que j’ai l’impôt heureux. Ad minima, je suis tout de même heureux ce jour d’avoir, pour la première fois de ma vie, rendu ma déclaration à l’heure. Un record qui ce soir me récompense d’une fierté amusée. Avec étonnement, j’ai appris que certains chemins que je n’avais jamais emprunté plus jeune, existent. Ces mêmes chemins que je m’apprête à prendre avec un regard éclairé par le temps.
Un peu nostalgique, c’est vrai, mais heureux que ma sueur ne dégouline pas que sur ma peau. Elle dégouline un peu ça et là, sur des routes et des ponts, des chemins un peu irrigués. Oui, ce soir, en regardant les Autocrates de tous pays, j’ai l’impôt heureux.