Trop de morts, trop de guerriers…pas assez de vie
Je n’ai pas grandi ainsi et suis sans doute déjà trop vieux pour apprécier les saveurs subtiles de la compétition à tous les étages.
Ce monde de performances m’épuise et insulte mon humanité. Cette manière mensongère et cachotière de mettre en avant les réussites en posant sans scrupule une cote de maille – à défaut d’un voile pudique – sur de simples manquements. Parler haut et fort pour faire taire son raisonnement intérieur et… celui de l’autre.
Qu’il soit question du pari risqué de Macron en France, de l’immunité et des procès d’un président américain, d’un tsarévitch d’un autre âge en Russie, de l’économie bisounours globale face à la Chine, la Corée du nord et l’Inde, la météo est valaisanne et la nature se fâche…
L’Union européenne n’est pas en reste en ouvrant encore et toujours ses portes à des forces anti-elle. Grande naïve, force bienveillante d’un autre âge.
Le monde du XXe siècle et de Reagan qui demandait à son homologue d’ « abattre ce mur » est devenu lointain. Un album de Supertramp me rappelle en ce lundi que ces moments calmes seront « From now on » à chercher dans mes souvenirs.
Valeurs non-cardinales, la compétence, le savoir-faire et le dialogue laissent place à une humanité guerrière dont l’Histoire témoigne dramatiquement depuis que le bipède Alpha a pris la main. Le manque de rentabilité immédiate de ces valeurs les a reléguées au rang de décorations et de règles de savoir-être.
Pourtant nos liens familiaux, amicaux et, parfois, de business sont souvent – et durablement pour ma part – fondés sur ces attaches. Plus largement, en termes de macro-économie, la poignée de main et la rencontre « en présentiel » sont encore les valeurs essentielles vers un accord entre deux partis opposés.
Secoué et sidéré – flabbergasted, dirait un ami briton -, je ne peux qu’observer la marche du monde en espérant que je n’aie finalement rien compris.