Trop de gaspillage alimentaire en Suisse: l’heure est venue de faire appel au bon sens
Gérard Bourquenoud | Les dates de péremption ne semblent pas être comprises par tout un chacun, raisons pour lesquelles elles engendrent un trop grand gaspillage dans les ménages. Donc l’heure est venue de lutter contre ce phénomène qui s’avère inadmissible, même dans un pays riche, alors qu’il y a des milliers, pour ne pas dire des millions de gens qui n’ont rien à se mettre sous la dent. La population suisse a-t-elle conscience que chaque année, près de trois millions de tonnes de nourriture sont jetées à la poubelle. Que 10% du gaspillage alimentaire serait semble-t-il dû aux dates de péremption. Mais au fait que dit la loi ? Celle-ci fait une distinction entre la date de durée de conservation minimale (DCM ) et la date limite de consommation (DLC), que trop de consommateurs confondent et se permettent de jeter les aliments sans y accorder la moindre attention. La DCM s’applique aux denrées peu périssables ou de garde. Elle est accompagnée d’une mention: « à consommer de préférence avant… » Elle indique la date jusqu’à laquelle un aliment garde ses qualités spécifiques (odeur, couleur, goût, etc). Au-delà, il est parfaitement comestible et ne représente aucun danger pour la santé.
Les dates: un casse-tête

La DLC donne une information de sécurité alimentaire qui doit être scrupuleusement respectée. Elle porte la mention « à consommer jusqu’au… », ce qui veut dire que la denrée se doit d’être consommée jusqu’à cette échéance et en aucun cas plus tard. Elle concerne les produits périssables – comme la viande fraîche et le poisson – lesquels sont considérés comme un danger pour la santé du fait que des bactéries peuvent dégrader le produit. Il est vrai que comprendre les mentions sur les emballages est fréquemment un casse-tête pour les consommateurs. Selon « Bon à savoir », édité par la FRC, la start-up Too good to go, a décidé il y a près d’une année, de lancer un nouveau label: « souvent bon après… » Bon nombre d’entreprises ont déjà accepté ce projet dont Cailler, Emmi, Hero, Unilever et d’autres. Les premiers produits avec cette mention ont fait leur apparition sur les étals il y a quelques mois déjà. Les entreprises n’ont semble-t-il pas l’obligation de payer pour utiliser ce label, mais un certain temps sera nécessaire pour adapter les emballages et finir les stocks.
Faire confiance au bon sens
Il faut savoir que l’étiquette ne remplace pas la date de durabilité minimale. Les consommateurs doivent donc faire preuve d’un peu de bon sens (observer, sentir, goûter), afin de vérifier la qualité du produit. Si l’odeur et le goût sont irréprochables et qu’aucun changement visuel n’est constaté, la denrée peut être consommée après la DCM. A prendre note également qu’un yogourt n’a pas la même longévité que des boîtes de conserve. Le goût des pâtes aux œufs peut s’altérer plus vite que celui des pâtes au blé dur. Le riz complet ne se conserve pas aussi longtemps que le riz blanc.
Ces informations ont pour objectif de sensibiliser la population, voire même de changer les habitudes, ceci dans l’espoir que tout un chacun va collaborer à la lutte contre ce gaspillage indécent.