Tous nos vœux, Madame Boulanger
Martine Thonney | Maints articles ont paru à l’occasion de votre 90e anniversaire. Des hommes et femmes de lettres, des amis, des journalistes ont pris la plume. En surfant aussi sur Internet, on peut prendre connaissance de vos actions, de votre biographie. Encore un article alors? J’avais juste envie de parler un peu de l’habitante de Mézières, tout simplement…
Les autorités communales par la présence de Muriel Préti, municipale, ont eu le plaisir de souhaiter un bel anniversaire le 3 novembre dernier à l’une de ses concitoyennes. Mme Boulanger, ravie et émue des cadeaux et message reçus, avait invité également deux de ses proches voisines : Huguette Sonnay et Colette Grin. Son fils Grégoire et sa compagne étaient là aussi, et le diacre de la paroisse, M. Quartier, avait fait le déplacement, heureux de s’entretenir avec Mousse, lui qui avait aussi travaillé à la Radio romande pendant quelques années.
Je lui ai demandé comment elle et son mari Pierre avaient «atterri» à Mézières. Eh bien, voilà: leur fils Grégoire est né en 1956 et la famille habitait alors à La Sallaz. Les parents de Pierre, à la retraite et ayant vendu leur boulangerie, vinrent s’installer à Oron depuis Buttes (NE) afin de profiter de leur petit-fils. En se baladant dans la région, ils virent qu’une maison en face de la gare de Mézières était à vendre. C’était une des premières villas de ce quartier. En face d’une gare pour ces deux troubadours, c’était un clin d’œil du destin… et à un jet de pierre du Théâtre du Jorat, c’en était un deuxième. Pierre, Mousse et Grégoire s’y sentirent bien. Entre voyages au loin comme dans les environs, dans les écoles, à la Radio romande, ils étaient ambassadeurs de la poésie. Avec quelques Joratois, ils eurent envie de créer «quelque chose» de local: ce fut l’aventure du Centre culturel. Pierre en a été l’estimé président et Mousse n’était jamais bien loin. On se souvient avec bonheur du Ciné-Club à la grande salle, de la bibliothèque, de l’Académie du saucisson, des rencontres de poètes, de la galerie Le Grenier de la Fontaine où plusieurs peintres ont exposé leurs œuvres, de la Coopérative des artisans nichée au rez-de-chaussée du chalet Mayor où étaient vendus des tissus batik, de la poterie, des bijoux. Formidable épopée que ce Centre culturel qui a disparu avec son président en 1978. En effet, Mousse ne pouvait pas porter toute cette organisation et surtout l’âme n’y était plus. A 48 ans, Mousse devenue veuve a continué seule son chemin d’écrivain, d’amoureuse de la poésie, de femme de radio, de membre de jury littéraire, déterminée, souvent rebelle et pétrie d’humanité.
Maintenant, elle poursuit son travail d’écriture, de lecture. Elle est membre du Cercle des Amis du Théâtre du Jorat. Elle s’intéresse à la vie de la commune et exprime tout haut ce que d’autres pensent tout bas. Elle aime entretenir de bonnes relations avec son voisinage, particulièrement les enfants du quartier qui viennent lui apporter des dessins et grignoter les quatre-heures. Elle accueillait déjà les parents de ces enfants, à l’époque! La nature qui l’entoure la comble. Elle est d’ici et en même temps se souvient de son Jura, de ses racines, de ses parents qu’elle remercie de tout l’amour qu’ils lui ont donné, ce qui lui permet à son tour d’en distribuer, tout simplement.