Tous les visages de l’amour
Semaine de la Saint-Valentin avec Anna Yva au café-théâtre de la Voirie
Chaque 14 février cristallise autant les passions que les tensions. Quand certains se réjouissent de prendre un moment pour célébrer leurs amours passées, présentes ou à venir, d’autres pestent contre la débauche commerciale et l’artificialité d’une fête dont ils ne saisissent pas le sens. Le café-théâtre de la Voirie à Pully a, pour sa part, choisi son camp et mettra à l’honneur, une semaine durant, trois spectacles d’une seule et même artiste, la comédienne et médiatrice de couple Annie De Falcis, Anna Yva de son nom de scène. Celle qui se définit comme une « artiste thérapeutique » y creuse dans ses souvenirs amoureux et dans ceux de ses personnages pour évoquer la question amoureuse dans ses moindres détails. La Neuchâteloise a pris le temps de répondre à nos questions à quelques jours de son marathon valentinien. Interview.
Annie De Falcis, vous vous apprêtez à présenter trois spectacles sensiblement différents pour cette semaine de Saint-Valentin. En quoi vos trois spectacles collent-ils à cette thématique ?
Je commence avec Les Thés de l’amour, qui sont des soirées d’impro sur l’amour. Ça permet à des célibataires de venir pour éventuellement rencontrer d’autres célibataires et à des couples de pimenter leur histoire. Comme ce sont des soirées interactives, les gens peuvent poser des questions, de manière anonyme ou directement s’ils sont à l’aise. Anna Yva ou d’autres personnages vont répondre, de Suzy, la « streng » un peu coincée jusqu’à Victoria, la super émancipée. Donc selon la question, il y aura une ou plusieurs réponses, ce qui permettra aux gens de parler d’amour selon leurs besoins. Ensuite, je présente mes deux premières créations. D’abord, Amour, glace et bon thé, sur l’importance de l’amour de soi. Ce spectacle amène d’abord à la recherche de l’amour de l’autre. Mais comment aimer l’autre si l’on ne s’aime pas soi ? Et pour la troisième soirée, ma deuxième création, Cherche encore et en corps parlera des problèmes associés aux relations amoureuses: l’infidélité, les trahisons, l’importance de développer la confiance en soi et de couper les liens avec tous nos ex pour pouvoir trouver le bon! Je trouve que ce sont de belles thématiques à mettre en lumière pour la semaine de l’amour.
Cette fête, qu’on taxe souvent de commerciale ou de macho, a-t-elle encore du sens pour vous ?
Dans Amour, glace et bon thé, je dis que c’est important de cultiver l’amour dans le couple, parce que souvent on se repose sur nos acquis. Des fois, alimenter cet amour, c’est juste offrir une rose. A un moment donné, je dis « Heureusement qu’il y a la Saint-Valentin, parce qu’au moins une fois par année, on reçoit une rose ! » Dans l’idéal, si dans le couple, des choses étaient faites tout au long de l’année, il n’y en aurait pas besoin.
Vous parlez de rencontres entre célibataires ou de piment à remettre dans le couple.
A qui peut-on dire que vos spectacles s’adressent ?
J’ai envie de dire que ça s’adresse à tout le monde. Je l’ai vu à
travers ma première création (Amour, glace et bon thé), il y avait des ados qui venaient et qui se sont reconnus, des retraités qui pouvaient se revoir fonctionner dans leur histoire, qui pouvaient en rire un peu, et toute la palette « entre », qui est encore plus le public-cible. Comme il y a pas mal d’humour, ça peut parfois aller un peu en-dessous de la ceinture, mais à partir de 16 ans, je pense que c’est vraiment ouvert à tout le monde. Dans l’idéal, on aimerait plus d’hommes, mon public est très féminin. Pour les Thés de l’amour, ça permettrait de créer des rencontres.
Avez-vous davantage l’impression que votre expérience de médiatrice de couple influence vos performances d’actrice, ou que vos performances d’actrice influencent votre travail de médiatrice de couple ?
L’une et l’autre sont complémentaires. L’auteur, Annie, a récolté et retranscrit toutes les informations et Anna Yva les met en lumière. Dans les Thés de l’amour, s’il n’y avait pas le background de la médiatrice de couple, je ne pourrais pas répondre de la même manière sur scène. A un moment donné, je joue Annie De Falcis et ça me fait bizarre parce que je ne joue pas. Je ne joue plus. Je suis. Et je réponds de manière plus professionnelle. C’est comme s’il n’y avait plus de filtre, plus de masque.
L’humour fait partie intégrante de vos spectacles.
Quelle est la relation intrinsèque entre humour et amour ? L’un peut-il exister sans l’autre ?
Comme j’estime que tout est possible, l’un peut exister sans l’autre. En ce qui me concerne, ce n’est pas possible. L’amour ne peut pas exister sans l’humour et l’humour ne peut pas exister sans l’amour, parce que dans l’humour on met de l’amour et que l’amour a besoin d’humour et de joie pour encore rayonner davantage.
A voir au café-théâtre de la Voirie
Les Thés de l’amour, 14 et 15 février, à 20h
Amour, glace et bon thé, 16 et 17 février, à 20h
Cherche encore et en corps, 18 février à 20h, 19 février à 17h