Science sans conscience n’est que ruine de l’âme
La COP29 se termine dans le fossé. Un fossé tragique entre pays pauvres et riches. Constat de société.
Echec programmé, coup d’épée dans l’eau, présidence défaillante, autant de termes qui dans la presse internationale qualifient ces deux semaines de négociations réunissant près de 200 pays sur le climat, comme un affront cinglant à l’urgence d’agir.
L’accord de 300 milliards d’aide est jugé insuffisant, faible, tardif et ambigu par le monde en développement. Qualifié de sommet « le plus horrible depuis des années » par le groupe africain face aux pays occidentaux qui refusent d’aller au-delà de ce montant.
Cynisme de certains qui se gargarisent au titre d’une grande réussite en se tapant sur le ventre, arguant qu’il faut d’abord régler nos dettes avant d’aller de l’avant. Le monde de la finance et de l’économie mondiale semble plébisciter KKS ou Albert Rösti en appuyant des deux pieds sur le frein à l’endettement. A ce titre, la Suisse consolide sa place dans le monde des aisés qui pensent encore pouvoir mettre de côté quelques deniers avant la fin du monde…
« Organisateurs de tous les pays, unissez-vous ! » chante la banderole de la COP tout comme celle de la FIFA ou du CIO. L’absence appuyée de la présidence Azérie est excusée, il avait bien trop à faire en sous-main, son pays fossile ayant quelques invités à honorer et quelques contrats à signer, comprenez-vous.
Un sommet du climat organisé par un Roi du pétrole, une Coupe du monde de football dans un pays sans herbe, nous glissons sans conscience vers un monde libéré de scrupules en saluant ces grands pouvoirs de nos regards ébahis et admiratifs devant la capacité de l’Homme à maitriser la nature… sans comprendre qu’il n’en est qu’un rouage.
Ces petits pays, qui pour la plupart vivent de leur symbiose avec la nature, sont conscients des dons quotidiens qu’elle peut lui offrir et des limites qu’elle lui impose. Ils ont la science mais manquent de notre écoute.
En voie de disparition, ils ont été reconnus récemment comme ayant le droit de siéger par l’ONU. Ils font bien de se redresser, l’eau monte.