Savigny – Merci pour le chocolat !!!
Spectacle de fin d’année des 5P et 6P du Jorat au Forum
Rosane Schlup | Dans cette chocolaterie sans cahier mais très classe – treize au total -, la mise en boîte finale effectuée par les 273 élèves de 5P et de 6P de l’Etablissement scolaire du Jorat, a eu lieu les 26, 27 et 28 juin dernier. A partir de l’indémodable roman de Roald Dahl, «Charlie et la chocolaterie», c’est un spectacle d’envergure qui a été présenté au Forum de Savigny par l’ensemble des classes de 5P et de 6P de Forel, Mézières, Vucherens et Servion. Cette chocolaterie joratoise et éphémère a réjoui les 1500 spectateurs venus la visiter durant ces trois soirées. Elle a affiché complet dans une ambiance chaleureuse, plutôt proche de la torréfaction, au vu de la canicule…
Le décorticage et le broyage
Les élèves ont montré le fruit de leur travail initié une année plus tôt. Ils ont restitué, en divers tableaux, les aventures de Charlie Bucket dans la chocolaterie du fantasque M. Wonka. Dans cet ambitieux projet et au vu de son ampleur, en plus des enseignants et des élèves, des professionnels sont venus mettre la main à la pâte dans des disciplines variées pour aider à le mener à bien. Le précieux savoir-faire de Françoise Bach, scénographe à Chaplin’s World, a permis un rendu des décors – peints par les élèves – spectaculaire et coloré. Les exclamations de surprise et les applaudissements du public ravi en étaient la preuve. La mise en scène, orchestrée par le metteur en scène et comédien Nicolas Ruegg, proposait des entrées de scène et des déplacements inventifs pour les nombreux comédiens en herbe, qui n’avaient pris possession de la scène que le jour avant la première. Les costumes cousus par les petites mains laborieuses et les maîtresses d’ACT ou les accessoires confectionnés étaient à l’image du spectacle: soignés, efficaces, dans le souci des détails. Les chants, les textes, les chorégraphies qui avaient demandé beaucoup d’attention, de répétitions étaient prêts.
Le malaxage
La prestation de Clairelise Gallarotti qui dirigeait le choeur des enfants, accompagnée par l’excellente Dominique Rosset au piano, ainsi que tous les élèves percussionnistes, ont permis de parcourir en musique des morceaux aux paroles revisitées et d’accompagner les chanteurs. Cela n’est jamais un exercice simple avec autant d’élèves. Même en ajoutant une pincée de trac, des tas de parents, la chaleur sur scène, l’énergie galopante des élèves restait de mise. Entre «Video killed the radio stars» et le final, tout était d’une grande dynamique. La chorégraphie irlandaise des «Magic Dancers» vieillis pour la bonne cause a rencontré un franc succès. Tout comme les étonnantes trouvailles de machines ou d’accessoires incroyables élaborés par d’ingénieux ingénieurs instituteurs.
Le tempérage
Bien sûr, certains enfants ne parlaient pas très fort, d’autres parlaient trop vite, certains ne pensaient pas au public. Les recommandations du metteur en scène, des enseignants étaient difficiles à suivre et à garder en tête le moment venu. Tout allait si vite. Le métier de comédien est un métier. Du haut de leurs 9-10 ans, les artistes ont surtout livré le meilleur d’eux-mêmes et c’est cela qu’il faut garder à l’esprit. Ce qu’ils ont fait a été de vivre sur scène, de partager, de livrer à un public et ils ont tous réussi à surmonter leurs peurs et à se dépasser.
Le moulage et l’enrobage
Le public ne prend conscience qu’au final du nombre d’enfants qui ont travaillé dans cette chocolaterie. Réussir à combiner tous ces éléments ensemble pour obtenir un tel résultat est le fruit de nombreuses personnes. Derrière la scène, dans les coulisses, dans les loges, elles ont toutes œuvré dans l’ombre ou soutenu le projet par la mise à disposition de locaux, de moyens financiers, de soutiens administratifs et scolaires, elles ont toutes permis à cette chocolaterie de fonctionner à plein régime et cela a fonctionné …
Merci… pour le chocolat
Les enfants ont adoré cette chocolaterie, ils en sortent avec la banane, fatigués, mais heureux. Les vacances peuvent arriver. Ils ne le savent pas encore, mais quelque part dans leur tête, il leur restera un petit morceau de chocolat gravé et pour longtemps. Les maîtres chocolatiers, c’étaient eux… Merci pour le chocolat!!!