Savigny – Infrastructures : de bons projets, aux bons endroits, avec de bons partenaires
Conférence de VaudRoutes du 13 septembre

Information et débats sur la mobilité dans le cadre des élections fédérales. L’association Vaud Routes a organisé une conférence-débat au Centre de formation routière de Savigny, le 13 septembre. Invitées, deux dames, ce qui n’est pas fréquent dans les milieux de l’automobile : la conseillère d’état Nuria Gorrite, en charge de la mobilité et la vice-directrice de l’Office fédéral des routes (OFROU) Valentina Kumpusch. La première parlait mobilité et projets autoroutiers dans le canton de Vaud. La seconde de l’évolution du trafic et des projets d’investissements en Suisse romande : 4 milliards de l’OFROU ces prochaines années pour rattraper notre retard par rapport à la Suisse allemande.
« Ces importants aménagements sont
souvent refusés bien que la population réclame
des améliorations de la mobilité sous toutes ses formes »
Nuria Gorrite, conseillère d’Etat en charge de la mobilité
La conseillère d’état a rappelé les obligations à respecter : atteindre la neutralité carbone en 2050 ; ne plus augmenter l’emprise des routes sur le sol ; assurer sur l’ensemble du canton une mobilité multimodale par un maillage sans lacunes de tous les réseaux spécialisés pour se déplacer rapidement, sans danger et en provoquant un minimum de nuisances.
« Il ne s’agit pas d’opposer le train et les voitures, les piétons et les cyclistes, les vélos et les trottinettes, mais de développer au mieux tous ces réseaux et de les interconnecter entre eux. Pour y parvenir, il faut de bons projets, aux bons endroits, avec de bons partenaires. »
La « mobilité » de tout l’Ouest lausannois
La conseillère d’état a pris comme exemple le vaste projet de la jonction autoroutière de Chavannes-Renens et de la politique « mobilité » de tout l’Ouest lausannois. Ce qui implique la réalisation d’un tram, de bus à haut niveau de service, de cheminements pour les piétons et les cyclistes, de limitations de vitesse dans les traversées de localités. Ces aménagements accompagnent le développement de l’agglomération et permettront de mieux répartir la circulation dans le secteur, de canaliser le trafic automobile sur l’autoroute et de décharger le réseau routier local.
Le premier projet de suppression du goulet d’étranglement de Crissier, mis à l’enquête par l’OFROU en novembre 2018, avait donné lieu à 236 oppositions d’habitants, de groupes d’intérêt ainsi que de certaines communes. Impossible de faire avancer le projet dans de telles conditions. On a repris le problème à la base et signé une convention entre la commune de Chavannes, le canton et la Confédération, ce qui a permis de finaliser, un projet beaucoup plus consensuel urbanistiquement et financièrement parlant.
Reste la votation populaire à laquelle on n’échappera pas et qui n’est pas gagnée d’avance. « Il est presque certain que nous aurons un référendum concernant le financement du projet. Or, en votation, ces importants aménagements sont souvent refusés bien que la population réclame des améliorations de la mobilité sous toutes ses formes. Le moment venu nous devrons tous unir nos forces pour convaincre la population du bien-fondé de ces investissements nécessaires pour la qualité de vie et l’attractivité économique de la région lausannoise. »
Autre leçon de réalisme politique. A une question concernant le contournement de Morges, la conseillère d’Etat a été claire. « Il est inutile de charger le bateau. Ajouter des centaines de millions à la facture autoroutière, sacrifier du terrain agricole autour de Morges, c’est agiter le chiffon rouge devant tous ceux qui sont lassés par la densification, l’urbanisation, la bétonisation de la région. Aux générations futures de prendre en main les chantiers de demain qui auront d’autres règles, d’autres objectifs et d’autres justifications à faire valoir ».