Ruta de la Plata
Road Trip à moto

Samedi 27 avril Il règne dans la ville de Cordoue une incroyable ambiance. Ça vous prend aux tripes. Ecoutez cette chanson si vous le pouvez « Levantate Primo – Vente con Mi Simpecao » par Raya Real. On appelle cela une Sevillanas mais ça passe très bien à Cordoue. C’est tellement entraînant et joyeux. Près d’un mois après, cette chanson résonne encore dans ma tête. A Cordoue, ils savent faire la fête, je vous le dis. Des milliers de gens jeunes et vieux, joyeux, des dizaines de terrasses. Bon, c’est la Fête des Croix – des croix en fleurs ornent tout le centre – et souffle alors un doux vent de folie. Magique.
Dimanche 21 avril. Tout Road Trip a une date de début et une date de fin. Le 21 avril à 10h il fait à peine 2 degrés à Savigny mais il faut rouler. Ce sera près de 550 kilomètres ce premier jour entre 2 et 8 degrés sur plus de 400 kilomètres… Une expérience intéressante. Le retour aura lieu le 13 mai après 5583 kilomètres.
La Ruta de la Plata ne signifie pas la Route d’argent mais la route pavée, de al-Balat, chemin empierré. C’est évidemment une ancienne voie romaine. Ah ces Romains. On les croise et trouve partout. Tiens, à Cordoue encore où ils ont laissé – entre autres – un superbe pont sur le Guadalquivir. Encore peu connue, la Ruta de la Plata relie le sud et le nord de l’Espagne (ou vice-versa) à l’ouest de Madrid, entre la capitale et le Portugal. En dehors des villes, il n’y a rien, mais ce rien est terriblement beau. Parce que la Ruta de la Plata, en avril, c’est juste fantastique. On traversera sur environ 800 kilomètres (sans compter les virolets) des collines d’oliviers à perte de vue en Andalousie, des prairies en fleurs de toutes les couleurs en Estramadour, des champs de tous les verts possibles et des vignes en Castille et Léon avant de retrouver gorges et montagnes dans les Asturies. Tu passes de 200 mètres à 1700 mètres (Sierra de la Garrucha) d’altitude et tu roules dans d’immenses plaines entre 800 et 1000 mètres.
Hallucinant.
7 mai. La ville de Toro perchée sur une colline domine une vieille connaissance : le Douero – le Douro au Portugal – qui donne son nom à l’appellation Ribera-de-Douero à l’est de Zamora. 340 kilomètres plus loin, le Douero se jette dans l’océan à Porto. La Ruta de la Plata, c’est aussi l’histoire des vins. De bons vins. De très bons vins…
Les villes de la Ruta. La colonne vertébrale de la Ruta est la Nationale 630. Mais une multitude d’autres routes permettent des détours incroyables. Ce qui frappe tellement c’est le parfait entretien, même des plus petits bouts de goudron. La Suisse a encore à apprendre. On passera pour nommer les plus importantes, par Séville, Mérida, Caceres, Plasence, Salamanque, Léon et enfin Gijon. On passera surtout par des villages alpins, des villages abandonnés, des routes de montagne larges comme un bras, par des ponts, des tunnels, des cols, des gorges et des défilés. Que des endroits qui ne ressemblent à rien de ce qu’on connaît ici.
Conclusion. Savigny et notre région sont magnifiques. Ce qui frappe en rentrant, c’est l’échelle. Ici tout est très joli mais très petit finalement. Tu ne fais pas 5 kilomètres sans traverser un village. La Ruta de la Plata, tu fais 50 kilomètres sans voir une maison. Le ciel y est immense. La nature sauvage. Voyager est une chance et une richesse, un apprentissage, un enrichissement. A moto, tu sens les odeurs, le vent. Le chaud, le froid. Anda !