Rink-hockey – Pully à Diessbach : balade dans un chaudron
Pour l’acte 3 des demi-finales des playoffs, Pully joue dans l’antre du champion suisse avec l’ambition de conserver la dynamique née de sa victoire 3-0 à domicile. Mais Diessbach est prévenu, ça va être chaud !

Quelqu’un a dit que l’on apprenait plus de ses défaites que de ses succès. On ne saurait mieux dire s’agissant du match Diessbach-Pully perdu 5-1 par le néo-promu, lors de l’acte 1, le 5 avril dernier.
Côté pulliéran, on a bien compris que Diessbach n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’on le laisse jouer en contre. Mais lorsqu’il s’agit de poser leur jeu, les Bernois perdent de leur impact. Ce qui est tout de même paradoxal pour une équipe qui domine le championnat suisse de la tête et des épaules depuis deux ans. Tenir la défense, se montrer patient, instiller le doute chez l’adversaire, voilà la bonne stratégie.
Dans le camp bernois, même si le discours officiel est un peu différent, la première victoire acquise à la Sporthalle a sans doute renforcé le sentiment que les Pulliérans étaient bons à croquer. Les cinq buts passés à JP Vizio, tout de même l’un des deux gardiens de notre équipe nationale, ont donné aux Bernois un faux sentiment d’invincibilité. Mateo de Ramon, l’entraîneur catalan du Pully RHC sait qu’avec son trio de gardiens, dont deux évoluent en équipe nationale, et une organisation défensive de premier ordre, son équipe peut tenir le choc contre les gros braquets de la Ligue nationale. Mieux que ça, emmené par ses deux joueurs espagnols Pintado et Garcia, Pully développe l’un des jeux collectifs les plus aboutis du championnat. Donc, de Ramon n’a pas changé de stratégie, mais il l’a adapté aux circonstances.
Double exploit
A Diessbach, Pully avait fait jeu égal avec le champion suisse en première mi-temps avant de se désunir en seconde période. Devant son public la semaine suivante, Pully a été poussé dans ses retranchements, mais sans jamais plier. Galvanisés par Guillaume Oberson, l’autre gardien de l’équipe nationale, en forme olympique, les Pulliérans ont réalisé un double exploit. Ils ont non seulement infligé aux Seelandais leur première défaite de la saison, mais surtout ils les ont empêchés de marquer le moindre but, ce qui n’était même pas arrivé aux Bernois en Coupe d’Europe !
« Nos joueurs étaient très concentrés en début de match et se sont beaucoup parlés, constate le président pulliéran et ancien international « JF » Hugonnet. Surtout, ils ont maîtrisé cette pression venant de l’arrière des goals. » Explication : l’attaquant porte la balle derrière la cage adverse et là, soit il tente la remise immédiate, soit il stoppe son action afin d’attirer les défenseurs qui ainsi dégarnissent leur dispositif. Autre davantage, on se trouve ainsi dans le dos du gardien. « Guillaume Oberson a parfaitement joué le coup, poursuit JF, en perturbant les attaquants seelandais avec son jeu de canne et en rendant difficile la passe au centre. » Et les joueurs à la grappe de raisin ont fait le reste en mettant la pression sur le porteur de la balle.
Avec son organisation défensive et son esprit de corps, Pully a ainsi fortement perturbé le jeu du champion suisse. On a vu Diessbach perdre des balles et manquer des occasions comme rarement. Pully attendait son heure. Et c’est Ricard Pintado, son meneur de jeu, qui allait poser les trois banderilles (normal pour un joueur espagnol, même si ça fait un peu cliché !) et terrasser l’ours bernois. La première fois, à la 35e minute, en trouvant le très opportuniste Paulo Vieira démarqué pour le 1-0 après avoir enrhumé toute la défense alémanique. La 2e, à la 48e minute, en marquant lui-même le coup-franc consécutif à une faute commise sur l’inépuisable Jérémie Loye. Et la 3e, cinq secondes avant la fin du match, en servant parfaitement l’excellent David Garcia, alors que Diessbach avait sorti son gardien. Allez voir les highlights du match sur le site de la Fédération (https://www.rollhockey.ch, onglet médias), c’est tout simplement un régal.
L’animal blessé est dangereux
Après l’euphorie de la victoire, Pully retourne donc à Diessbach ce samedi pour disputer l’acte 3 des demi-finales. « L’animal est blessé, donc il est dangereux, explique Mateo de Ramon. Notre adversaire sera complètement différent de celui affronté à Pully et nous devrons adapter notre plan d’action en conséquence. Pour nous, le plus est difficile sera de maintenir notre niveau de jeu, mais cela fait partie du processus d’apprentissage. » Et l’équipe devra soigner ses schémas de transition. Il est des occasions qu’on ne doit pas manquer.
Quoi qu’il en soit, la victoire à Pully a donné des ailes et des idées. Les Pulliérans ont fait la preuve qu’ils peuvent battre cet adversaire. Et les rouges détiennent encore un joker avec un quatrième match qui, quoi qu’il arrive, se jouera à Arnold-Reymond le 3 mai prochain.
Prochain match – 3e tour des demi-finales des playoffs de LNA : Diessbach – Pully, samedi 26 avril, à 17h30 (Sporthalle Diessbach)