Contre Dornbirn, 4e au classement, Pully a fait preuve de beaucoup de caractère. Malgré un début de match difficile, il s’est imposé 7-3 avec la manière et se relance dans le championnat. Sous les yeux de la RTS.

Avec la venue de Dornbirn, une des deux équipes autrichiennes participant au championnat suisse, Pully devait mettre un terme à la spirale de défaites qui l’affecte depuis la reprise de janvier. Dans les vestiaires, l’entraîneur Mateo de Ramon a harangué ses troupes : « Si je crois en vous, pourquoi vous ne croyez pas en vous ? Soudés, solidaires, motivés, c’est la base de la confiance ! ». Galvanisés, les Pulliérans ont empoigné leur match avec une détermination qui les avait quittés ces dernières semaines. Sauf que…

Oui, sauf que, 44 secondes après le début du match, une balle heurtait un patin du Pulliéran Ricard Pintado et s’en allait mourir dans les goals de Guillaume Oberson, qui reprenait du service pour l’occasion. Plus malchanceux que ça, tu meurs ! Mais Pully ne se laissait pas déstabiliser et égalisait à peine une minute plus tard, grâce à un petit bijou. Pintado s’infiltre dans la défense pour se faire oublier au second poteau tandis que Jérémie Loye attire l’attention de ses adversaires par une suite de dribbles étourdissants, avant de servir son coéquipier qui ne se fait pas prier pour tromper le gardien Gomes. C’est clair, ce Pully ose à nouveau prendre ses responsabilités et ce n’est pas fini.

Portés sur l’attaque, les Pulliérans se sont tout de même fait quelques frayeurs en défense, notamment à la 7^e minute, lorsque Hagspiel, de loin le meilleur Autrichien sur la piste samedi, baladait tout son monde et provoquait le 2-1 avec son complice Fässler. Dornbirn vivait là ses meilleurs moments du match, mais il ne le savait pas encore.

Loye et Duflon en évidence

Une nouvelle fois, il n’a pas fallu une minute à Pully pour retourner la situation. Peu avant la 8^e minute, David Garcia embarque la défense des visiteurs dans un de ces carrousels dont il a le secret, trouve Loye qui plonge et trompe le gardien Gomes. Rebelote 21 secondes plus tard. Pintado, intenable, se joue de la défense autrichienne et oblige le gardien à une parade désespérée. Alors que la balle paraît perdue pour Pully, Guillaume Duflon surgit et marque le 3-2, au nez et à la barbe de trois défenseurs.

Continuant sur sa lancée, Pully obtient le 4^e sur un coup-franc indirect comme on n’en voit plus. Posté sur le côté droit à l’orée du carré de défense et servi par Guillaume Duflon, Jérôme Dutoit, dont c’est également le retour, décoche un tir imparable dans la lucarne de Gomes. C’est du bel ouvrage et c’est 4 à 2.

La fin de la première mi-temps, même si elle est dominée par Pully, reste émaillée de nombreuses actions de part et d’autre. Pully aurait pu aggraver la marque, mais Dornbirn aussi aurait pu revenir au score, en contre ou sur coup-franc direct, s’il n’avait pas trouvé Guillaume Oberson sur son chemin. Manifestement, ces quatre mois d’absence à la suite d’une opération à une épaule n’ont pas entamé le talent et
la détermination de celui qui défend aussi la cage de l’équipe nationale avec son coéquipier JP Vizio !

Juste avant la pause, les deux équipes se retrouvent privées de leur meneur de jeu à la suite d’une distribution de cartons bleus. Du coup, la 2^e période débute avec trois joueurs de champ de chaque côté. Pully se fait une frayeur en provoquant un pénalty, l’Autrichien Mostögl s’y essaie à deux fois, mais Oberson ne lâche rien. Puis les rouges, qui jouent en noir ce soir-là, vont bénéficier de deux pénalités successives infligées à Fuentes, le joueur étranger de Dornbirn, pour réclamation et après une intervention décisive de Gottwald en défense. Profitant de la supériorité numérique de son camp, Pintado lance la balle en direction du gardien adverse, balle que Guillaume Duflon dévie pour le 5-2. A la 38^e, c’est Garcia qui propulse en avant l’inévitable Pintado lequel, après avoir débordé toute la défense, trouve encore Guillaume Duflon pour le 5-2. Emballé, c’est pesé !

Pintado en seigneur

Durant les cinq dernières minutes de jeu, Oberson retient un nouveau pénalty, avant que Hagspiel ne trouve la faille d’un shoot de loin, sans doute dévié par la défense pulliéranne. Arrivent alors les 20 dernières secondes de jeu et Pully joue en infériorité numérique. Pintado vient chercher la balle au fond de son camp, traverse toute la piste, se rue sur le gardien avant d’être couché par un défenseur. Il reste 8 secondes à jouer et le même Pintado se fait justice lui-même d’un tir parfaitement ajusté dans la lucarne. Le public chavire et Pully l’emporte 7-3.

Les hommes à la grappe de raisin avaient bien besoin de cette victoire pour se refaire un moral et se relancer dans ce championnat. Ils l’ont obtenue en retroussant leurs manches et en retrouvant la niaque qu’ils avaient perdu pendant la pause hivernale. S’appuyant une nouvelle fois sur un gardien au top, ils ont osé prendre des risques, à l’image de Jérémie Loye qui en a fait voir de toutes les couleurs à la défense de l’équipe du Vorarlberg. Ils ont trouvé sept fois le chemin des filets, grâce à un triplé de Duflon, un doublé de Pintado ainsi qu’une réussite de Loye et de Dutoit. Ils ont joué avec beaucoup d’intensité et réalisé un bon travail collectif en récupérant énormément de balles, à l’exemple de leur duo catalan, Pintado et Garcia.

Bref, ils ont livré la prestation qu’il fallait face à un adversaire qu’ils rencontreront à nouveau samedi prochain suite à des déplacements de matches. Les Autrichiens sont à leur portée, mais ce ne sera pas facile, comme pour chaque match de LNA et après quatre heures de mini-bus dans les pattes.

Wimmis en playoffs

Ce week-end en LNA, seul un Wimmis-Biasca était également au programme. Les Bernois, 3^e, ont réalisé une excellente opération en s’imposant face aux Tessinois, 2^e, sur le score de 5-4, non sans avoir mené jusqu’à 4-1. Ils renforcent ainsi leur position au classement et sont assurés de participer aux Playoffs. Derrière, c’est la bouteille à l’encre pour Dornbirn, Wolfurt, Thoune, Pully et Uttigen que seuls deux points séparent.

A noter que cette rencontre a fait l’objet d’un reportage sur la RTS dans Sport Dimanche .