Réflexion – Le Temple… ou le temple ? A ne pas confondre avec un… stade
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club Lausanne | Il y a déjà bien des années, un entraîneur de grande renommée avait, lors d’un débat, surprit tout un parterre de personnalités présentes avec une toute petite phrase : « On ne crache pas dans un stade… car il représente le salon du sportif… donc on ne crache pas dans son salon ! »

Et encore moins dans un Temple, à savoir une Eglise.
Vraiment, peut-on assimiler le sport à une religion, ou osera-t-on l’avouer, une forme de secte… sportive, avec son spectacle et ses étonnantes réactions allant jusqu’à la violence ? Le sportif et son public se souviennent-ils, qu’il fut un temps, où toute guerre et conflits étaient annihilés pour respecter les joutes des premiers Jeux olympiques… à Olympie ?
Alors, doit-on l’avouer, le sport va-t-il provoquer le même spectacle que certains Empereurs romains avaient initié pour détourner l’attention du bon peuple ? On pourrait le penser malheureusement.
Néanmoins, sans vouloir plagier l’instigateur du plus grand bouleversement politique du siècle passé, le sport est-il devenu la « drogue » du spectateur par tout ce que l’on exige des sportives et sportifs ? C’est un terrible sujet à réflexion.
Cependant quelle réflexion ?
Le sport est-il une formation de vie ? Une culture de société, ou un « trop-plein » de nos lassitudes et de notre égoïsme ?
Chaque entraîneur, de quelque sport que ce soit, se trouve confronté à ce dilemme car, et c’est normal, chaque jeune qui se confie à lui a pour but de pratiquer sa discipline, mais en aucun cas d’adhérer à une « secte » sportive pour se donner en spectacle par la négation en offrant l’excuse de la violence à un certain public.
Ou, est-ce que notre société, nos volontés, se sont pareillement modifiées pour qu’un certain public puisse s’identifier à une équipe en prétextant le droit à la violence et à l’arbitraire ? Drôle d’évolution !
Oui… acceptons cette réalité, car il fut en temps où la, les religions, n’étaient pas des plus favorables aux pratiques sportives. Fort probablement par crainte de perte de pouvoir. Peut-être que nos sociétés actuelles n’ont pas les mêmes visions, en cherchant à accéder à d’autres pouvoirs, tels l’argent, les médias, voire certaines dictatures sportives dont la culture éducative du sport est le
dernier de leurs soucis.
Etrange
A la sortie d’un match de hockey, deux copains se croisent. Un sourire d’étonnement.
•Comment se fait-il, tu viens voir les matches ?
•Oui, répond le premier, pipe à la main.
•Ah ! Mais, j’ai cru que tu n’aimais pas le sport… comment se fait-il ?
•Simple… Je peux « gueuler » !
•Ah ! Bizarre !
Impressionnante évolution ?
Peut-être, Mais il est vrai que le songe d’une nuit d’été s’estompe au fur et à mesure des modifications de nos sociétés et plusieurs connaisseurs et responsables de grandes manifestations sportives peuvent en témoigner sans fioritures en avouant facilement que :
•Environ 15 % est le pourcentage de spectateurs qui viennent pour voir le match. Ils ont eux-mêmes pratiqués leur discipline favorite. Ils sont là… pour le plaisir.
•70 % en certaine circonstance viennent pour un événement d’importance.
•Et selon la manifestation, près de 90 % ne seraient même pas intéressé ou n’auraient qu’un intérêt secondaire.
Il parait que cela fait partie du spectacle sportif ou serait-ce une libération prétexte de biens des obligations dans nos sociétés, tant professionnelles, parentales, voire économiques. On pourrait le comprendre mais alors est-ce nécessaire qu’une frange de spectateurs oublie le sportif qui peut ou doit, nous offrir tant de plaisir et satisfaction ?
Il paraît que l’oubli est une des plus belles facultés de l’être humain. Vraiment ?
Pour preuve, on est loin d’un certain match de football à la Pontaise avec plus de 25’000 spectateurs heureux et une pléiade d’enfants assis par terre à quelques centimètres de la ligne de démarcation, où seul un policier gentiment leur disait d’être prudents (photo ci-dessous).
Sans trop vivre avec le passé, on osera user de quelques réflexions sur « l’évolution » qui pourrait nous surprendre dans un futur très proche avec… « l’insertion » de l’Intelligence artificielle au profit, ou au crépuscule, de la culture sportive.