Voir les vendanges, c’est déjà voir une ambiance d’automne s’installer doucement. Le partage avec les vignerons adoucit le passage et rend contemplatif. A l’aube de voir les jaunes et les rouges prendre possession du paysage dans le soleil de plus en plus rasant, le moment est propice aux prises de vues spectaculaires qui nous accompagneront dans un hiver en noir, blanc et gris bleuté.

Bientôt les ceps tordus seront les seules traces qui marqueront les coteaux de leur alphabet calligraphique. Bien calée en rang serré comme sur une page d’écolier appliqué, nous tenterons le déchiffrage de ces signes d’une langue inconnue. Des balades d’automne nous transformeront en Champollion d’opérette avant que de nous découvrir des talents d’orateurs de fond de caveau…

Ce passage à une nouvelle année est bien précoce, mais c’est l’année vigneronne qui est ainsi rythmée. Un rythme partagé par le labour des agriculteurs qui se préparent eux aussi à cette trêve naturelle.

Pas étonnant dès lors que les festivités se cumulent dans un rythme effréné. Mais il faut avoir gardé l’âme enfantine pour être partie de cette nature enchanteresse. Tendresse et lenteur sont nécessaires pour découvrir ces merveilles au quotidien. Comme une parenthèse offerte dans l’anxiété généralisée qui est devenue notre lot.

Un message à qui veut l’entendre et le voir. La douceur d’une lumière solaire qui entre loin dans les recoins d’un habitat pragmatique et fonctionnel. Une touche de design lumineux qui nous accueille, certes, à des heures de plus en plus précoces jour après jour, mais qu’il s’agit d’attraper au vol, d’un sourire amusé et complice. Nature coquine, qui au hasard de nos pérégrinations, nous laissera bouche bée… ou à la recherche désespérée du smartphone pour immortaliser ce qui est déjà le passé.

Petits instants fugaces de bonheur intense, laissons-nous porter tout en enfilant une couche après l’autre et avant que de s’exclamer « ça caille ! ».