Qu’est-ce que le rink-hockey ?
Le rink-hockey – ou hockey sur patins à roulettes – est apparu à la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis et en Angleterre.
Pado | Le plus vieux club de suisse, le Montreux HC, a été créé en 1911, sous l’impulsion de touristes anglais habitués de la Riviera. La Fédération internationale est née, à Montreux toujours, en 1921. Et le Pully RHC en 1950.
Evoluant, sur une piste (le rink) de 20 mètres par 40, dont le revêtement peut être en parquet (Pully, Montreux), en carrelage (Genève) ou en béton comme souvent en Suisse alémanique, l’équipe est composée de 5 joueurs ou joueuses dont un gardien. Ils chaussent des patins traditionnels (quads) conçus spécifiquement pour ce sport et sont munis de cannes recourbées de 1,25 m de long, en bois ou en carbone. Ils jouent avec une balle de caoutchouc durci.
Le rink-hockey a ses règles et usages spécifiques le démarquant du hockey sur glace. Les équipes alignent au maximum 10 joueurs sur la feuille de match, les changements (sans limite) se font individuellement et non par blocs, les body checks sont interdits et le hors-jeu n’existe pas.
Si les Anglais ont dominé la discipline à ses débuts, aujourd’hui ce sont les nations latines comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la France et l’Argentine qui occupent les places d’honneur. La Suisse pointe juste derrière.
Un président sur roulettes
Jean-François Hugonnet, ressortissant de Lutry, est président du Pully RHC depuis 2007. Né en 1954, JF, comme on le surnomme, est un pur produit de l’école montreusienne de hockey, où il a joué dans l’ombre de joueurs tels Claude de Siebenthal (dit Le Chat), Michel Laubscher ou Roger Liechti. Il recueille son premier titre de champion suisse juniors en 1968. JF est sélectionné en équipe suisse dès l’âge de 16 ans et participera à de nombreuses compétitions internationales. Ceux qui l’ont vu jouer se souviennent d’un attaquant très mobile, efficace et au patinage extrêmement élégant.
En 1974, avec ses copains Guy Taroni, Jean-Paul Chassot et le gardien Jean-Jacques Dufaux, il quitte le Montreux pour faire le bonheur du RS Bâle, aujourd’hui disparu, dirigé alors par l’entraîneur de l’équipe suisse Fernando da Silva. Les années 78-79 seront celles du Vevey HC que les compères, rejoints par le Genevois Jean-Luc Christen, essaieront sans succès de créer. Jean-François jouera encore à Genève où il terminera à 38 ans sa carrière de joueur.
Il a rejoint le Pully RHC pour accompagner son fils Andrew qui commençait le rink-hockey. Avec à ses côtés Sébastien Cornuz et Corinne Girard, il mènera l’équipe juniors D au titre de champion suisse en 1997. Certains des joueurs d’alors évoluent toujours en première équipe.
Le Pully RHC : une révolution sur le parquet
Dans le rink-hockey, le Pully RHC a presque toujours été un abonné à la ligue nationale B. Sa dernière incursion parmi l’élite remonte à 1987, aventure restée sans lendemain. Depuis trois ans toutefois, le club et sa première équipe sont entrés dans une nouvelle dimension. Jusque-là basés sur sa piste en plein air du collège Mallieu, les rink-hockeyeurs ont désormais accès au parquet de la salle Arnold-Reymond de façon régulière. Pour des raisons d’occupation de salle, celle-ci était alors réservée aux événements exceptionnels, comme une finale de Coupe suisse d’anthologie en 1999 ou les championnats d’Europe U20 organisés en 2016.
Jouer en salle change complètement la donne. Cela permet de s’entraîner par tous les temps et d’attirer de nouveaux talents. L’expérimenté Guillaume Oberson, junior du Pully RHC et gardien de l’équipe nationale, qui a accompli toute sa carrière à Montreux, fait son retour. Avec lui, Jérémie Loye, diamant brut d’à peine 20 ans, formé lui aussi à Pully. En 2023, c’est l’arrivée de l’entraîneur espagnol Mateo de Ramon, ancien de Montreux et d’Uttigen et de joueurs talentueux comme les Catalans David Garcia et Ricard Pintado ou le jeune international genevois Emerson Arias. Avec les joueurs formés au club, le contingent s’étoffe et Pully peut enfin jouer les premiers rôles dans sa catégorie. A ce jour, il est assuré de disputer les play-offs pour la troisième saison de suite, aux côtés d’Uri, Vordemwald (une équipe argovienne) et Montreux.
Comme le relève le président Hugonnet, avec le niveau actuel de l’équipe et du championnat, le plus difficile ne serait pas de se maintenir en ligue A en cas d’ascension, mais de franchir le cap des play-offs de LNB, où quatre formations se tiennent de très près. Pully était premier à Noël mais a connu un début d’année plus difficile, avec une défaite évitable à domicile 6-4 contre Uri, désormais en tête du championnat. Les rouge et blanc sont revenus nantis d’un point de Vordemwald (défaite en prolongation), mais ils restent dans la course pour le titre.
A plus long terme, explique Jean-François Hugonnet, la priorité du club est d’étoffer son mouvement junior et de lui donner les moyens humains et organisationnels de se développer, à l’instar de sa première équipe. « Il faut consolider la base de la pyramide » dit-il. Contrairement au football, on ne vient pas naturellement au rink-hockey. C’est toujours le fruit d’une démarche originale et le recrutement est un effort constant. S’ils jouent leurs matches à Arnold-Reymond, les juniors s’entraînent en plein air à Mallieu.
Prochains matches
Samedi 24 février à Pully
(salle Arnold-Reymond, 19h) contre White Sox
Samedi 9 mars à Montreux
(salle du Pierrier, 18h) pour un derby
qui promet.
Tous renseignements sur https://www.pullyrhc.ch