Quand tourner en rond permet d’avancer
Vincent Vial est d’abord connu dans la région pour son esprit entrepreneurial à la tête d’un garage automobile. Collectionnant les passions, ce père de deux enfants pratique une activité hors du commun. Il tourne en rond des heures durant avec son vélo de piste.
Effectuer 50 kilomètres sur le parquet du vélodrome d’Aigle peut paraître réducteur. Si la pratique du vélo de piste peut rappeler le comportement de rongeurs dans une roue d’exercice, il n’en est rien. Du moins, pas pour les adeptes de la discipline. Car pour piloter, un vélo sans freins et sans vitesses en toute sécurité au sein d’un peloton de cinquante personnes, une bonne stratégie est de mise. Pour Vincent Vial, cette passion est idéale pour sortir du traintrain quotidien : « J’en reviens épanoui tous les mercredis ».
Aux antipodes de ses loisirs passés, là où les grands espaces alpins procurent un sentiment de liberté, c’est au chaud sous le dôme du Centre mondial du cyclisme (CMC) qu’il découvre une autre forme de liberté : « C’est un sentiment difficilement explicable, mais c’est pour moi essentiel afin de trouver l’équilibre entre vie de famille et professionnelle ». Pour s’en apercevoir, il suffit de questionner ses proches : « Mes enfants sentent que je suis nerveux si je ne monte pas sur mon vélo toutes les semaines », confie l’entrepreneur de 42 ans.
Sportif hyperactif
Si Vincent Vial a débuté le vélo de piste au début du confinement, il n’en est pas à son coup d’essai en matière de pratiques sportives. C’est que l’ancien instructeur des pompiers à pris 14 fois le départ du Grand Raid, trois fois celui de la Patrouille des Glaciers, sans oublier, les nombreuses courses de VTT régionales. Mais alors, pourquoi un tel attrait pour le monde du sport ? « Tout a démarré à l’adolescence avec un pari un peu fou », se remémore Vincent.
A quatorze ans, avec un copain de classe, ils se lancent le défi de rallier Moléson-Village depuis St-Martin en passant par Plan-Francey. « Quand nous sommes arrivés là-haut, on nous a demandé si l’on s’entraînait pour le Raid du Moléson. Pour rappel, nous sommes en 1994, le VTT est alors en plein essor ». Curieux de nature, Vincent Vial s’inscrit un peu naïvement au départ de cette course : « J’ai fini dernier », rigole le sportif en regardant dans le rétroviseur de sa vie. Il tombera amoureux de la compétition sportive et du monde du vélo après cette première expérience.
Premiers tours de piste
« Il faut une certaine motivation pour chausser les skis de randonnée après une journée de travail », livre Vincent Vial. « Sans compter les nombreux aspects techniques propres à cette activité. Le vélo de piste est bien plus accessible. Pas besoin de s’équiper de la tête aux pieds, il suffit d’enfourcher sa monture et de se mettre à pédaler ». Une simplicité qui a tout de suite séduit le sportif, car malgré les peurs et les doutes des premiers tours de la piste, il s’est pris au jeu et à l’ambiance qui règne sur les pistes ovales. « Sans vitesses ni frein, ces vélos sont les fondements de la petite reine. Il en va de même de l’esprit de ses pratiquants ».
Ambiance décontractée et hors du temps, car si le carbone a remplacé l’acier des cadres d’antan, la philosophie reste bon enfant : « Ici, on ne se prend pas la tête, le but est avant tout de rouler pour se faire plaisir ». Sport individuel qui n’en est pas vraiment un, la piste ne pardonne néanmoins pas les erreurs : « On atteint facilement des vitesses de 50 kilomètres à l’heure. La roue arrière des vélos est fixe, cela veut dire que nous devons sans cesse tourner les pédales, de quoi avoir mal aux jambes. J’aime cette souffrance qui me fait vivre… »
Avec le vélo de piste, Vincent Vial ajoute aujourd’hui une passion à sa collection, de quoi partager encore de bons moments et de nombreux souvenirs.