Pully Football : une fin de tour mouvementée
Il ne restait qu’un match à disputer pour les hommes de Marcos Carballo, et c’était un match de coupe. Mercredi dernier, les Pulliérans se sont inclinés sur le score de 5 buts à 2. Quelques jours auparavant, les joueurs avaient appris le départ de leur entraîneur à l’issue de ce match.
Jérôme Marendaz | En effet, les rouges et blancs ont reçu une leçon de réalisme de la part de l’US Terre-Sainte. On le sait, le football est cruel, et les coéquipiers de Tom Boillot l’ont constaté durant ce match. David Blackwell s’est créé une première grosse occasion d’ouvrir le score, mais le gardien a intercepté le ballon. Sur la relance, lors de la même action, en contre-attaque, Djoumoi Moussa ne s’est pas fait prier pour ouvrir le score. Les hommes de Dominique Coelho ont œuvré en contre-attaque avec une grande efficacité. Ils mènent 4 buts à 1 à la mi-temps. C’est la soupe à la grimace du côté de Pully.
En deuxième mi-temps, les rouges et blancs se doivent de réagir, sous une neige tombante. Ils se procurent bon nombre d’occasions, mais les coéquipiers de Guillaume Golay tiennent bon, ne cédant qu’une seule fois devant Hugo D’Aquino, l’enfant de Pully, qui, d’une somptueuse reprise de volée, trompe Pierre Müller. Le match se termine sur un score sans appel de 5 buts à 2. Le score est sévère, car la grande différence s’est faite dans le réalisme offensif. Le départ de Marcos Carballo a-t-il perturbé ses joueurs? Il est difficile de répondre à cette question, mais le départ d’un entraîneur a toujours un impact sur les joueurs, chacun réagit différemment.
Après une relégation de première ligue classic — il ne leur avait finalement manqué qu’un point — les Pulliérans repartaient donc en 2e ligue interrégionale. A l’issue de ce tour, les rouges et blancs sont onzièmes sur seize. C’est en dessous de leurs attentes, mais il reste un tour. L’équipe affiche un bilan de 7 victoires, 2 nuls et 7 défaites. Ce groupe de deuxième ligue interrégionale reste particulier: Pully Football dispose de 3 points de marge sur la barre de relégation, mais n’est qu’à six points du podium. Ceci illustre bien l’homogénéité de ce groupe. Rien n’est donc encore joué. Un élément à savoir su cette équipe, et plusieurs joueurs titulaires sont issus du club.
L’ancien entraîneur Marcos Carballo a accepté de revenir sur ce premier tour et de nous donner son analyse.
Pour ton dernier match, vous avez perdu 5-2 contre une belle équipe de l’US Terre-Sainte. Quelle analyse fais-tu de ce match ?
C’était un match très bizarre. Après 10 minutes de jeu, on aurait pu croire à une victoire pour nous avec 2-3 occasions nettes. Ensuite, l’US Terre-Sainte a marqué sur chaque action en première mi-temps et ça a donné 1-4 à la mi-temps. L’équipe n’a pas fait un mauvais match, à part dans les deux 16 derniers mètres.
Quel bilan fais-tu de cette saison avec Pully ?
C’est un bilan mitigé, mais plutôt négatif. En gardant passablement de titulaires de l’année passée, on aurait pu s’attendre à un meilleur premier tour, mais la reprise avec 8 joueurs m’a vite calmé. Je pense qu’on est en dessous des points qu’on devrait avoir.
Quel est l’atout principal de cette équipe selon toi ?
Le niveau technique moyen est très bon dans la division. Ce sont des joueurs qui aiment le ballon.
Vous terminez 11e avec 3 points d’avance sur la barre et en même temps avec 6 de retard sur le podium. Comment expliquer ce classement ?
C’est un championnat très serré, avec des équipes qui sont pour la plupart physiquement affûtées. Chaque match est une bataille et, malheureusement, notre niveau technique n’était pas suffisant pour être au-dessus de la mêlée. Selon moi, c’est dans l’impact physique qu’on a pêché.
Vous avez été inconstants, alternant des séries de victoires avec des matchs décevants. Comment l’expliquer ?
L’implication du groupe a été inconstante. Ensuite, différents événements sont aussi venus perturber le groupe tout au long du tour. Pour être transparent, on n’a pas eu 3 semaines tranquilles sans mauvaise nouvelle… Et il faut dire que vivre une relégation est toujours difficile, surtout mentalement. Il ne faut pas négliger cet aspect non plus.
Comme on l’a appris, tu quittes donc Pully Football. Tu évoquais les raisons de fin de cycle, mais que retiens-tu de ce passage à Pully ?
Une nouvelle amitié avec mon adjoint Michele Mazza, un type en or ! Je ressens aussi de la gratitude. C’était une équipe en première ligue, et ils m’ont fait confiance. Ensuite, il n’a pas manqué grand-chose pour se maintenir, mais c’est comme ça. C’était une bonne expérience.
Est-ce que, pour toi, le fait d’être enseignant t’aide dans ton rôle d’entraîneur ?
Alors oui et non. Dans la structuration des entraînements et la pédagogie, cela aide effectivement. Par contre, pour la compréhension des dynamiques de groupes sportifs, gérer les égos, comprendre le jeu, ça n’aide pas du tout. Mais cela me permet d’avoir du temps aussi.
Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
De la chance ! Depuis une année, j’ai l’impression que les moments clés des matchs sont toujours contre nous. La réussite se provoque, mais j’ai l’impression que j’ai été mal payé à Pully côté chance.