Puidoux – Le Dézaley menacé par une promotion immobilière … Est-ce exact ?
Jean-Pierre Lambelet | Après avoir pris connaissance des récents articles de presse initiés par l’Association Sauver Lavaux et Helvetia Nostra, nous avons voulu en savoir un peu plus sur les raisons qui poussent ces deux associations à réagir avec virulence à une mise à l’enquête à Treytorrens, sur la commune de Puidoux. Un rendez-vous a été pris avec Jean-Christophe Butty, municipal, responsable de la police des constructions et de l’urbanisme, pour prendre connaissance du projet décrié.


Le Courrier : En fait, de quoi s’agit-t’il exactement ? Jean-Christophe Butty : La communauté héréditaire de Jean et Pierre Testuz a souhaité remettre en valeur son patrimoine immobilier issu des activités de la production et de la commercialisation de vin actuellement vide et à l’abandon et qui va continuer à se dégrader si rien n’est fait pour le remettre en valeur. Un architecte connaissant parfaitement l’endroit, l’objet à traiter et la famille Testuz a été mandaté à cet effet et il a conçu un projet en tenant compte de tous les paramètres déterminés dans le Plan de quartier (PQ) adopté par les autorités communales et le canton de Vaud en 2017 et également par les contraintes liées à la protection du patrimoine au travers des lois fédérales, cantonales et de Sauver Lavaux. Ce projet a été mis à l’enquête du 29 juin au 28 juillet 2019 et n’a suscité que 6 oppositions, dont une de l’Association Sauver Lavaux et une autre d’Helvetia Nostra. Le 18 février, la Municipalité de Puidoux avait rencontré ces deux associations pour discuter des éléments contenus dans ce
projet immobilier.
Alors, est-il exact que ce projet comporte des logements haut de gamme, un hôtel, un restaurant et des commerces ? Le projet comprend 7 appartements de 80 à 130m² et 2 appartements de 140m² et 160m² dans la villa existante. 12 chambres d’hôtel dont 9 de 20m² et 3 de 40m² pouvant accueillir 3 personnes. Un restaurant de 200m² pour 40 places et, entre autres, la transformation d’une vinothèque déjà existante qui pourra accueillir le chaland voulant déguster du vin. Il y aura aussi 49 places de parc en sous-sol. Dans l’esprit des initiants, il n’y a pas d’intention d’en faire du «haut de gamme» vu les surfaces relativement petites des différents locaux.
Est-il exact que le projet est démesuré ? Sur une parcelle de 3966m² il faut soustraire 1394m² de vignes (surface inchangée) et 665m² de jardins (surface inchangée). Le solde de 1907m² représente la surface déjà construite et le volume hors sol est identique à l’existant. En outre, au terme des travaux, une surface supplémentaire de 400m² sera plantée en vignes sur la toiture. Au final, il y a plus une amélioration qu’une péjoration de la situation visuelle et de l’impact sur le paysage.
Une des oppositions concerne deux balcons sur la villa existante ? Il n’y a pas de balcons sur les plans d’enquête !
Ce projet pourrait remettre en question l’appartenance au label de l’Unesco ? Les propriétaires ont, au contraire, tout intérêt à faire en sorte de remettre en valeur un patrimoine viti-vinicole à l’abandon en en faisant un lieu promouvant l’œnotourisme dans le respect absolu de l’esprit Unesco.
Et pour la suite ? La Municipalité suit la procédure en cours usuelle lors d’une mise à l’enquête pour un permis de construire comme pour tous les dossiers de ce type soumis à ce genre d’étude par les instances communales, cantonales et également fédérales concernant le patrimoine.
Le Courrier de Lavaux-Oron-Jorat remercie Jean-Christophe Butty d’avoir répondu objectivement à ces diverses questions qui amènent un éclairage plus précis sur ce projet dans cette belle région. Les images jointes montrent l’impact visuel avant et après les travaux.

