Puidoux – La station-service entre dans l’ère de l’hydrogène vert
Vendredi 12 et samedi 13 mai, journées portes ouvertes, afin de découvrir ces nouvelles installations

La société AVIA Distribution SA inaugure cette semaine à Puidoux sa première station-service hydrogène en Suisse romande. Le public est invité ce vendredi et ce samedi à des journées portes ouvertes, afin de découvrir ces nouvelles installations destinées pour l’essentiel à fournir un carburant « Zéro émissions » aux poids lourds. La veille et l’avant-veille, les autorités et les transporteurs auront eu la possibilité de visiter ces équipements innovants qui annoncent un virage vers des transports plus respectueux de l’environnement.
« Pour le moment seule une soixantaine de poids lourds roulent à l’hydrogène en Suisse. Mais notre installation est un investissement pour le futur. Dès lors, qu’il est produit avec de l’électricité verte, ce qui est le cas pour nous, l’hydrogène (H2) est un carburant à 100 % renouvelable et non polluant », explique Pascal Clapasson, le responsable Réseau Station-Service de la société. Il précise : « Seul le transport de l’hydrogène par la route génère encore du CO2. A terme, cependant, cela devrait aussi changer ».
Précisons que la marque AVIA fait partie de l’association Mobilité H2 Suisse, qui regroupe les principaux exploitants de stations-service, des entreprises de transport et de logistique, ainsi que Hyundai Suisse qui a le projet de mettre sur les routes helvétiques 1600 poids lourds à pile à combustible, au cours de ces prochaines années. Selon Pascal Clapasson, « les installations de Puidoux se veulent une incitation aux transporteurs de la région pour passer à
l’hydrogène ».
Les promoteurs du projet ont prévu un mur anti-bruit, orné d’une jolie peinture murale, compte-tenu de la proximité d’une maison d’habitation, le compresseur qui maintient l’hydrogène à 900 bars générant un bourdonnement pouvant se révéler gênant. Les colonnes de chargement sont, quant à elles, adaptées aussi bien pour les poids lourds que pour les rares voitures particulières qui actuellement roulent à l’hydrogène. Produit par Alpiq par hydroélectricité, le H2 de Puidoux est fourni par l’entreprise Hydrospider qui assure l’approvisionnement, la production et la logistique de ce carburant vert.
Commencés il y a près d’une année, les travaux ont coûté quelque 2,5 millions de francs. « Sans aucune aide de l’Etat ! C’est un investissement important. Mais nous sommes convaincus que l’hydrogène est une solution d’avenir », conclut Pascal Clapasson.
Portes ouvertes à la station AVIA : Vendredi 12 mai 17h à 22h et samedi 13 mai 10h à 15h
Les couleurs de l’hydrogène

• L’hydrogène « gris » est obtenu à partir de combustibles fossiles, essentiellement du gaz naturel ou du méthane, transformés en hydrogène et en CO2 par vaporeformage. Le dioxyde de carbone est évacué dans l’atmosphère sans être récupéré et contribue à l’effet de serre. Aujourd’hui, 95 % de l’hydrogène produit dans le monde est « gris ».
• L’hydrogène « bleu » suit le même processus de production que son équivalent « gris », mais le CO2 qui est généré est capturé pendant la production, puis stocké dans des réservoirs pour être ultérieurement utilisé par l’industrie. La capture du CO2 exige énormément d’énergie.
• L’hydrogène « turquoise » est produit par pyrolyse du méthane dans un réacteur qui chauffe le gaz à des températures comprises en 1000 à 2000 °C, en l’absence d’oxygène. Ce procédé permet de décomposer le méthane en hydrogène (H2) et en noir de carbone solide (C), tout en évitant de produire du CO2.
• L’hydrogène « vert » est produit par électrolyse de l’eau, exclusivement à partir d’électricité renouvelable. Cette production ne dégage pas de CO2. Un courant électrique brise la molécule d’eau et permet de récupérer le dihydrogène (H2). Le procédé comporte aussi des inconvénients car pour produire une tonne d’hydrogène il faut 10 tonnes d’eau. La production d’hydrogène « vert » est actuellement entre 3 et 4 fois plus onéreuse que celle que l’hydrogène « gris ».
GP