Prudence
Valeur bien de chez nous, mais qui semble n’exister que dans un dictionnaire fermé… Difficile de contenir la joie et le doux plaisir de tomber le masque, la réouverture des terrasses, des restaurants et plus largement des lieux de vie. L’assouplissement des mesures coïncide avec le début de l’été, quelle meilleure nouvelle ! On se prend à rêver de vacances avec une liberté toute neuve. Seule la météo nous rappelle à quel point nous sommes les objets de choses plus vastes que nous. Nivellement naturel et bienvenu qui devrait nous rappeler que le « Carpe Diem » n’a jamais empêché les gueules de bois du lendemain. A voir l’Euro 2020 se dérouler dans des stades bondés, et des bars transformés en fanzone, difficile de bouder le plaisir de la communion sportive, même si l’on n’est qu’un fan de seconde main. La conscience du risque, reléguée en troisième ligue, on se prend presque à revivre le monde insouciant d’avant la pandémie. Eclats de joie, cris et embrassades… puis gueule de bois. Sans vouloir jouer le rabat-joie, signalons que les saisons se succèdent et qu’après l’été vient l’automne. Ce même automne que personne ne souhaite ressembler à celui de l’année passée avec une nouvelle vague de restrictions. A ceux qui opposeraient la présence du vaccin comme arme ultime, il est utile de préciser qu’à l’heure actuelle, les vaccinés ne représentent qu’à peine un tiers de la population vaudoise. Cet assouplissement des mesures ne représente en aucun cas la victoire sur la pandémie. Tout au plus, elles représentent une pause bienvenue. L’immunité collective que d’aucun attendent, tout en ne se vaccinant pas, n’est de loin pas atteinte. Nous vivons dans un pays libre à la prudence légendaire. Comme pour les votations, choisissez en âme et conscience mais… celui qui ne vote pas ne peut se plaindre par après.