Projet de fusion des communes d’Essertes et d’Oron
Les pourparlers sont en cours entre les deux communes
Jean-Pierre Lambelet. |. Quand il s’agit de fusion de communes dans le canton de Vaud, il faut remonter plus de 200 ans en arrière pour enregistrer la première fusion en 1811 avec Champ-vent et Saint-Christophe qui deviendront Champvent. Depuis, ce n’est pas moins de 32 fusions qui ont été menées à bien et aujourd’hui, il y a 6 projets en cours. Mais, quand on parle de volonté de fusion, c’est dans ses synonymes que l’on en trouve vraiment le sens au travers des mots: union, réunion, intégration et assimilation. Dans notre région, il y a eu d’abord la fusion Maracon et La Rogivue en 2003, puis Bourg-en-Lavaux en 2011 réunissant 5 communes, et ensuite Oron en 2012 regroupant 10 communes, suivie de Servion et Les Cullayes également en 2012 et enfin Jorat-Mézières rassemblant Carrouge, Ferlens et Mézières en 2016. En tout, on est passé de 22 communes avant 2003 à 5 communes en 2019 qui fonctionnent à la satisfaction de leur population. Et au milieu de ce rassemblement, il en est une qui est restée «en attente de voir» ce que ça va donner!
En faveur d’une fusion avec Oron
Il s’agit d’Essertes, qui maintenant se rend bien compte qu’il deviendra de plus en plus difficile pour les petites communes en taille et en habitants de faire face encore longtemps aux contraintes administratives, sociales, fiscales, informatiques, etc. Dans un passé récent, il y a déjà eu une invitation à rejoindre une fusion regroupant Mézières, Servion, Les Cullayes et Montpreveyres, qui ne s’est pas faite! Plus tard, il y a aussi eu des discussions qui sont restées sans suite pour rejoindre le projet de fusion qui a créé la nouvelle commune d’Oron. En 2017, la Municipalité d’Essertes, consciente que pour stabiliser une gestion communale qui repose beaucoup sur le staff administratif et qui peut être vite fragilisée par des absences (maladie – accident) propose unanimement au Conseil général une étude pour rejoindre la nouvelle commune d’Oron. En effet, il existe déjà des liaisons avec les écoles, les pompiers, les églises, les commerces, les activités culturelles, sportives, etc. Toutefois, lors d’un Conseil général en 2018, un préavis est accepté demandant à la Municipalité d’étudier la possibilité d’un rapprochement avec l’une de ses communes voisines, à savoir Oron ou Servion. A l’issue de cette étude, pratiquement tous les éléments relatifs à la gestion communale penchent en faveur d’une fusion avec Oron. Plus particulièrement pour la rationalisation de la gestion, le renforcement des compétences et des moyens. Lors du Conseil général du 5 février 2019, c’est avec 21 oui, 7 non et une abstention que la décision est prise de donner mandat à la Municipalité d’engager des pourparlers en vue d’une fusion avec Oron. Le 25 mars 2019, les autorités communales d’Essertes et d’Oron se sont réunies dans le bâtiment communal d’Essertes en présence de Daniel Flotron, préfet du district de Lavaux. Celui-ci fera le lien entre les autorités locales et le Conseil d’Etat, car il n’y a actuellement pas de «Monsieur fusion» au canton de Vaud. Le syndic d’Essertes, René Delessert, rappelle brièvement l’historique des événements qui conduisent à rassembler en ce jour et en ce lieu des gens d’Oron et d’Essertes. Philippe Modoux, syndic d’Oron, qui a déjà vécu la fusion créant la commune qu’il préside actuellement, précise que la Municipalité d’Oron est favorable au projet de fusion et que le Conseil communal et la population ne se sont pas encore prononcés à ce sujet. Il y a donc encore un bout de chemin à parcourir pour arriver à l’aboutissement d’une fusion. Comme il s’agit d’un sujet relativement complexe, toutes les fusions vaudoises ont été pilotées par des professionnels rompus à ce genre d’exercice.
Une entrée en 2021 !
Le projet de fusion Essertes-Oron se fera avec l’appui de Gilles A. Léchot de la société Compas Management Services Sàrl de Neuchâtel qui prépare les documents et les objets à aborder au sein de plusieurs groupes de travail. Gilles A. Léchot avait déjà accompagné la fusion d’Oron, donc il connaît parfaitement les us et coutumes locales, ainsi qu’une bonne partie des intervenants. C’est également la société Compas qui conduit le calendrier en fonction de l’avancement des travaux pour arriver en mars 2020 avec une convention finalisée qui sera soumise à votation devant les Conseils communaux et la population pour une éventuelle entrée en force de la nouvelle commune fusionnée en 2021.