Pour sa 42e édition, le Cully Jazz Festival s’offre un mastodonte de l’improvisation
Après avoir dévoilé une partie de sa programmation le 3 décembre dernier, les organisateurs lèvent désormais le voile sur l’ensemble des concerts de cette 42e édition. En tête d’affiche : le légendaire guitariste John Scofield en trio, Youssou N’Dour, Ibrahim Maalouf et Kyoto Jazz Massive. Rendez-vous du 4 au 12 avril.

C’est à Plateforme 10 à Lausanne, plus précisément au Mudac que le comité du Cully Jazz a tenu sa traditionnelle conférence de presse. « Nous avons choisi cet emplacement, car l’affiche de cette 42e édition a été réalisée par Maya Rochat. Une artiste qui expose actuellement ici et qui habite depuis peu à Cully », nous confie Jean-Yves Cavin avant de débuter la partie officielle.
Après un premier aperçu dévoilé le 3 décembre dernier, la programmation complète est connue, 35 concerts payants et 85 gratuits. Le festival s’ouvrira en grande pompe avec Chucho Valdés et son Royal Quartet, un monument de la musique cubaine. Le lendemain, le trio de John Scofield promet une performance mêlant compositions originales et classiques intemporels.
Une scène éclectique
La diversité musicale reste au cœur de l’ADN du festival avec des artistes venus d’horizons variés et la mise en avant de la scène helvétique. A ce titre, on retrouve par exemple le guitariste d’Epalinges, Vincent Schmidt, lauréat du Prix Mentorat Cully Jazz 2024 ou encore la pianiste Sylvie Courvoisier. Née à Lausanne et installée à New York depuis 1998.
Au-delà des frontières helvétiques, on note la présence de la chanteuse américaine Sorvina, le mythique collectif d’Acid Jazz, Kyoto Jazz Massive de retour après vingt ans, ou encore les Américains de The Blackbyrds, groupe créé en 1973. « Entre jazz, funk et disco, leur musique a inspiré toute une lignée d’artistes hip-hop, de Tupac à NAS », informe le dossier de presse. Plus près de chez nous, le trompettiste Ibrahim Maalouf est devenu un des artistes de jazz les plus populaires en France. « Accueilli en 2019, il fait son retour à Cully pour présenter son dernier projet Trumpets of Michel-Ange ».
Un soutien renforcé et un nouveau partenaire
La conférence à Lausanne permet de faire le point sur l’organisation du festival. C’est Guillaume Potterat qui s’y colle. Le co-directeur et responsable des infrastructures et de la logistique est fier d’annoncer un nouveau partenaire financier : « La BCV est notre partenaire depuis 14 ans. La maison horlogère Blancpain vient de rejoindre le festival pour la première fois et constitue un partenaire solide ». Autre soutien financier, celui de la commune de Bourg-en-Lavaux, qui augmente de 20 % (5000.-) son aide à la manifestation.
Il y a également du changement du côté des boissons, puisque si les bières étaient autrefois fournies par un grand groupe brassicole hollandais, l’édition 2024 se veut plus locale et artisanale : « Nous sommes très heureux d’annoncer que les bars du festival proposeront les produits de la brasserie de Puidoux, Dr Gab’s », se réjouit Guillaume Potterat.
Avant de clore ce compte rendu, un rapide aperçu de l’édition record de l’année dernière : « 70’000 spectateurs, 11’888 billets vendus, 580 bénévoles et 17’952 bouteilles de vin issues de 45 vignerons de Lavaux. »
Coups de cœur des programmateurs
Aja Monet : Poétesse et musicienne, elle propose une fusion captivante de jazz et de spoken word.
Kyoto Jazz Massive : Les maîtres japonais du jazz fusion célèbreront leur anniversaire avec un concert haut en couleur.
Peet : Une étoile montante du jazz contemporain qui saura surprendre par son énergie scénique.
PianoForte : Un projet inédit rassemblant quatre pianistes virtuoses – Baptiste Trotignon, Bojan Z, Eric Legnini, et Pierre de Bethmann – pour une performance mêlant piano et Fender Rhodes.
Sorvina : Une chanteuse et rappeuse américaine installée à Berlin, qui mêle puissance vocale et textes percutants.
Sylvie Courvoisier : Une pianiste suisse reconnue pour son approche inventive et son talent d’improvisation.
Tigran Hamasyan : De retour au festival avec « The Bird of a Thousand Voices », un projet mêlant jazz et influences arméniennes. « Lors de sa venue en 2021, le Covid compliquait les voyages. C’est ma sœur qui avait dû le chercher en voiture depuis Venise. Tigran est également un fan de métal et avait voulu écouter ce genre musical durant les huit heures du trajet. Une musique que ma sœur déteste » se remémore Jean-Yves Cavin.