Plaquette de chauffage, concept cantonal d’incendies de forêt et marché du bois
Groupement forestier Broye-Jorat pour leurs assises de printemps
Les délégués aux assemblées générales de la Société coopérative Bois-énergie Jorat-Broye et du Groupement forestier Broye-Jorat se sont retrouvés, jeudi 25 mai au refuge de Chavannes-sur-Moudon pour leurs assises de printemps.
Se soucier de l’approvisionnement en plaquettes forestières
Présidant les deux assemblées consécutives, Daniel Henry, ouvrit la séance de la première entité à 19h. Les comptes 2022 positifs dégageant une redistribution aux membres ainsi qu’un petit bénéfice furent acceptés à l’unanimité, tout comme ceux du Groupement forestier, un peu plus tard. Il fut cependant relevé que des pannes à répétition du chauffage à plaquettes vertes de la caserne de Moudon ont diminué la vente de cet assortiment. « Le projet de chauffage à distance, à plaquettes vertes, de Moudon est à l’enquête publique depuis le 22 mai. A priori, le site de la caserne de Valacrêt, devrait se raccorder au chauffage urbain » informa Jean-Philippe Steck, délégué de Moudon. Marc Rod, garde forestier en charge de la coopérative rappela que les forêts du groupement ne peuvent pas s’engager à livrer plus qu’actuellement. Les possibilités de coupes ne le permettent pas. « Le canton qui a poussé à l’utilisation du bois énergie doit freiner aujourd’hui. De gros projets sont à l’étude, des quartiers et des zones industrielles sans propriétés forestières. Il est donc impératif de se soucier de l’approvisionnement, qui se tend, avant tout lancement » complète Jean Rosset, inspecteur cantonal pour les forêts vaudoises. A l’issue de cette première séance un petit cadeau de remerciement fut remis à Etienne Cherpillod, de Vucherens, quittant, après de longues années d’activité sa fonction au sein du Conseil d’administration.
Préparation à la lutte contre les incendies et encouragement à l’adaptation des peuplements
Damien Jordan, inspecteur des forêts du 5e arrondissement, présenta dans le contexte du Plan climat VD, la gestion intégrée des risques d’incendie de forêts, rappelant qu’en Suisse, le 90 % de ces derniers sont dus à une imprudence ou un acte de malveillance humain. Les 10 % restants étant d’origine naturelle, principalement la foudre. Dans un contexte où les changements climatiques jouent un rôle par l’accroissement de certains évènements météorologiques extrêmes entraînant une augmentation du coût des dommages, il importe de protéger la population et les infrastructures du territoire cantonal en renforçant la prévention des dangers et l’efficacité des interventions en développant une stratégie de lutte avec des moyens adaptés au terrain et du personnel formé. Il rappela qu’il est interdit de faire un feu à moins de 10m de la forêt, ailleurs que dans un endroit prévu à cet effet. Passant au concept de dessertes forestières, bénéficiant d’une subvention globale de Fr. 450’000.- pour des travaux, hors forêts protectrices, pour leur entretien, il signala que trois chantiers importants : Les Chevalleyres (Blonay-St-Légier), Montpreveyres et au Bois de la Côte (Jorat-Mézières) ont été acceptés. Il termina sa présentation par le programme d’encouragement pour l’adaptation des forêts au changement climatique et ses différents types d’interventions. Afin d’accompagner les gardes dans ce travail supplémentaire, quatre demi-postes ont été créé avec l’engagement d’ingénieurs forestiers.
Rapport d’activité 2022 des triages de la Haute-Broye, du Jorat et de Moudon et marché du bois
Malgré les canicules, le bostryche s’est fait plutôt discret avec peu de volumes contaminés. Les possibilités de coupe ont été atteintes et la forte demande en bois énergie a dicté un rythme constant et soutenu de travail. Le volume des martelages (privés et publics) s’élève à 22’115 sylves soit 5000m3 de plus qu’en 2021. En raison de la demande et des prix, les coupes dans les forêts privées ont doublé. « Avec le fort ensoleillement, la forêt a subi un stress hydrique et nous constatons une évolution phénoménale de la végétation » souligne Marc Rod, garde forestier. Dans les zones dévastées par le bostryche, des plantations ont été effectuées, en tentant d’anticiper l’avenir par l’introduction des nouvelles essences : châtaignier, charme tilleul, érable plane, pin sylvestre, mélèze, douglas et sapin de Serbie. Ce dernier supporte des grandes disparités de températures. Des plantations effectuées il y a deux ans à Oron, Vulliens et Jorat-Mézières, sur des sols bien drainés, montre un bon taux de croissance. Didier Wuarchoz, directeur de La Forestière, société coopérative dédiée à la commercialisation des bois, qui fêtera ses 100 ans dans une année, annonça un amoncellement de nuages sur le marché international des bois. Inflation et augmentation des taux d’intérêts font baiser la demande en Allemagne et en France, celle de la Chine est en berne. Cependant en Suisse, le marché se maintient mais les pressions augmentent pour une baisse des prix à moyen et long terme. Une stabilité due au réflexe « bois suisse » et au soutien financier cantonal à la construction de bâtiments en bois vaudois. « Le canton a pris la décision d’effectuer toutes ses futures construction en bois, pour ce qui est possible. Deux gros projets sont en cours dont le gymnase du Chablais. Ces bois seront issus de ses domaines forestiers et des groupements auxquels il fait partie » annonça Jean Rosset.
Daniel Ruch, vice-président du Groupement, releva le fort engouement actuel pour le bois. « Les entreprises ont du travail, malheureusement un manque de main-d’œuvre se fait sentir ». Avant de passer au moment de détente avec un sympathique apéritif, préparé par Patrick Veyre, syndic des lieux, Daniel Henry clôtura la séance en remerciant chacun pour son travail et sa participation.