Philippe Jeanneret, invité du Club nautique de Lutry

Mercredi 3 décem- bre, le Club nautique de Lutry recevait dans sa Singerie, Philippe Jeanneret, notre Monsieur météo romand bien connu, pour une conférence exceptionnelle sur les vents lémaniques.
Ce qu’on sait moins, c’est que le prévisionniste est un fin régatier, qu’il a navigué sur Tiolu, Toucan, Twitter, entre autres, qu’il a participé à son premier Bol d’Or en 1977, que trente-huit ont suivi, qu’il en a remporté deux et qu’il doit son poste de présentateur météo à la TSR à Maria Mettral.
De son métier, il nous apprend qu’il travaille de mémoire, et non en face d’un prompteur, le temps pouvant changer rapidement, que la préparation d’un bulletin au studio lui prend environ deux heures, que l’observation se prépare souvent dès le réveil et qu’il consulte volontiers des sites comme Windy.
La conférence portant sur les vents lémaniques, le météorologue décrit les vents thermiques, diurnes et nocturnes, les vents synoptiques, de grande échelle influencés par les systèmes de pression atmosphérique tels que les anticyclones et les dépressions, et les vents d’orage.
Les thermiques se forment lorsque la différence de température entre Genève-Cointrin et la Dôle est supérieure à 6°C. Un facteur de vitesse du vent à 1500 mètres d’altitude intervient également. Les principaux thermiques, nombreux autour du lac, sont le Dézaley, le Jaman, le vauderon et le Morget. Evian, curieusement, ne dispose d’aucun thermique et serait plutôt à éviter durant un Bol.
Le Vent d’ouest (souvent chaud et humide venant du sud-ouest), la bise (généralement froide et sèche tombant du nord-est), la vaudaire (fœhn chaud et sec descendant la vallée du Rhône) et le Joran qui se forme lorsque l’air froid et dense venu du Jura descend en masse sur le lac et qui peut être dangereux pour la navigation sont les principaux vents synoptiques.
Philippe Jeanneret évoque aussi les différences de pression, les gradients, les vents d’orage et rappelle quelques situations extrêmes comme la tempête du 15 juin 2019 durant le Bol et la grêle du siècle le 18 juillet 2005 où la vitesse du vent a même été mesurée à 160 km/h au Bouveret.
Tout retenir et recopier n’a pas beaucoup de sens, tant ces informations peuvent être consultées dans des manuels, des livres ou sur Internet.
Ce qui a rendu l’exposé passionnant, c’est qu’il nous a été fourni par un passionné du lac, de régates et de météo qui prendra sa retraite le 1er janvier prochain.


