Peut-il encore… profiter de l’instant présent ?
Et ceci n’est pas un rêve… mais bien une réalité !
Pierre Scheidegge, Panathlon-Club Lausanne | Sans être critique ou médisant, il n’est pas rare que tout en chacun se pose cette question. Les sportifs de haut niveau ont-ils encore la possibilité de se relaxer pour se recentrer sur leur discipline après une compétition ? Le calme, la détente s’accompagnent généralement d’un rythme presque « spirituel » qui s’apprend dont le but principal est de gérer la prochaine compétition. Obligation aussi importante que la masse des entraînements qu’exigent toutes disciplines sportives. Mais voilà, cela exige une dose de réflexions à ne pas négliger pour, et surtout, relâcher les pressions de toutes sortes pouvant, par là, libérer les tensions quelles qu’elles soient dans un environnement souvent des plus exigeants. Parfois également, on osera l’avouer, stressants.
Ne cherchons pas à comparer
Surtout pas, ce serait inutile. Néanmoins, dans ce monde où nous sommes de plus en plus connectés, soumis constamment à l’accélération de tout ce qui nous entoure, chacun essayera de se « figurer », peut-être, de découvrir « sa » faculté individualisée en se focalisant sur une seule action, faisant fi de tout environnement « étranger ».
Un choix ou un apprentissage ?
Faire une chose à la fois contribue, généralement, à se concentrer sur l’instant présent. Il faut le reconnaître, le sport moderne de par son évolution et sa complexité nouvelle, peut ou pourrait, déstabiliser même les plus avertis. Acceptons que, bien souvent, notre esprit va et vient d’une pensée à l’autre avec, pour envie, de tout synchroniser en même temps et ceci le plus vite possible. Pourquoi le plus vite possible ? Tout simplement, nos sociétés, le monde actuel, l’exigent. En regard, la « planète » sport en est également concernée. Etrange évolution ! Oui, on doit l’avouer… étrange évolution qui ne va pas toujours à la rencontre des sportifs et sportives, néanmoins, sans oublier une bonne part des populations qui, il est vrai, se trouvent submergées par l’instantanéité. Pour le sportif, cette instantanéité concerne une multitude de facteurs en fonction à la victoire espérée. Et là… on risque, parfois, d’oublier l’adolescent aux prémices de son choix sportif, car nous le savons, qui entreprend trop de choses nouvelles à la fois, court le risque, malheureusement, d’aller au-devant de l’échec.
Une carrière sportive n’est pas un long fleuve tranquille…
C’est plutôt un torrent impétueux entraînant tous les risques possibles mais qui peuvent être évités en maintenant sans relâche son attention au présent, car, il faut l’avouer, il n’y a pas de Mozart sur la planète sport… ou si peu. C’est une vision autorisant une ouverture ciblée arguant qu’il vaut mieux se concentrer sur un geste, une phase de mouvements longuement répétés, puis l’analyser en prenant son temps pour poursuivre son « apprentissage » de sportif. Cette faculté apprise autorisant de se focaliser sur chaque phase obligée de son sport est certainement le meilleur moyen de découvrir la réussite.
Alors… oui ? …
La sportive, le sportif, peuvent-ils encore profiter de l’instant présent ? Celui de la victoire, de la défaite, voire de son environnement ? C’est une question. Le sport moderne absorbe ses favoris sans rémission et quasi jusqu’aux limites du soutenable. Souvent accepté, non pas exclusivement pour une médaille, mais bien par ce professionnalisme autorisant l’impossibilité de s’en éloigner. Effectivement, le simple fait d’y déroger ou d’y songer prétéritera, il est certain, l’accès à la réussite.
Alors… oui ! …
Ne soyons pas « égoïstes » d’offrir l’information par un dialogue étayé entre entraîneurs et nos adolescents qui aspirent au plaisir, à l’amitié… puis peut-être à la gloire. Et ceci n’est pas un rêve… mais bien une réalité !