Pénurie de logements : seuls deux districts échappent à la crise dans le canton de Vaud
La pénurie de logements dans le canton s’aggrave. Selon les dernières données publiées par le gouvernement vaudois, le taux de logements vacants est tombé à 1.01% pour la période 2022-2024, bien en dessous du seuil critique de 1.50% fixé par la loi. Dans le district de Lavaux-Oron, ce taux s’établissait à 0.82% en 2024, contre 0.92% l’année précédente.

En 2024, ce taux atteignait 0.96 %, accentuant une tendance inquiétante pour les locataires vaudois », informe le Conseil d’Etat dans un communiqué. Chaque début d’année, le gouvernement publie une évaluation détaillée de la situation. Si les chiffres des années précédentes confirmaient déjà la présence d’une pénurie de logements, ceux de 2024 sont jugés particulièrement alarmants, notamment dans les districts de Lausanne, Morges, Gros-de-Vaud, Lavaux-Oron et l’Ouest lausannois, où le taux moyen est inférieur à 1 %. Ces zones sont désormais classées en « pénurie prononcée », une catégorie qui renforce l’application de mesures légales pour protéger le parc locatif et les locataires.
Changement de locataire, l’occasion de gonfler les prix ?
Dans les zones concernées par la pénurie, les bailleurs doivent obligatoirement utiliser la formule officielle lors de la conclusion de tout nouveau contrat de bail. Ce document permet au locataire de vérifier si le loyer initial est conforme et, le cas échéant, de le contester. Cette obligation ne s’applique pas dans les districts d’Aigle et de la Broye-Vully, qui échappent au contexte de pénurie avec respectivement 1.67 % et 1.55 % de logements vacants.
Dans son communiqué, le Conseil d’Etat rappelle que ces mesures visent à freiner l’envolée des loyers et à préserver l’accès au logement pour le plus grand nombre. Cependant, ces actions peinent à inverser la tendance, puisque le marché de l’immobilier locatif est dicté par l’offre et la demande. Et justement, la demande dépasse largement l’offre, créant une pression constante sur les locataires, qui subissent des hausses de loyers, des difficultés à trouver un logement et une incertitude croissante quant à l’avenir.
Quel avenir pour le parc locatif ?
Avec une moyenne cantonale en baisse constante, le canton de Vaud illustre une problématique nationale. Si des solutions comme la densification urbaine ou la promotion de logements d’utilité publique sont régulièrement évoquées, leur mise en œuvre reste complexe. Pendant ce temps, les locataires subissent les effets de cette crise. Le Conseil d’Etat souligne que la situation fait l’objet d’un suivi attentif et que des arrêtés détaillant les mesures applicables dans chaque district sont publiés dans la Feuille des avis officiels. Reste à voir si ces outils permettront de soulager une pression qui, pour l’instant, ne montre aucun signe de répit.