Paysages, population et spiritualité du Tibet
La créatrice Yannik Brazzola nous propose un voyage initiatique à travers le « pays des nuages blancs ». La première partie de l’exposition est consacrée à ses belles photographies en couleurs, réalisées lors de deux voyages au Tibet.
Le pays, sa culture et surtout les Tibétains l’avaient depuis longtemps fascinée. Elle s’est beaucoup intéressée au message bienveillant et pacifiste du Dalaï-Lama. Les photos représentent des paysages austères de montagnes avec, au fond des vallées, de maigres cultures, des monuments tel le palais d’hiver du Potala, des monastères, des symboles du bouddhisme tibétain comme les drapeaux de prières censés porter celles-ci dans l’espace. On aimera particulièrement ses vues de la population locale, qui traduisent une évidente empathie : femmes tissant des tapis, enfant sur un yak, deux hommes ensemble au pied des montagnes omniprésentes… La situation politique actuelle du pays n’est pas évoquée, même si l’occupation chinoise et sa volonté d’extirper peu à peu la langue, l’écriture et la spiritualité tibétaines sont sous-jacentes.
La deuxième partie de l’exposition présente des travaux plus personnels de l’artiste. Nous avons particulièrement apprécié ses gravures sur bois, dépouillées, qui conviennent particulièrement à cette technique. Elles sont tantôt très réalistes, tantôt plus poétiques et invitent au rêve : s’agit-il par exemple de nuages ou de formes animales ?… Les représentations du Bouddha, « l’immaculé né dans le lotus », doivent être mises en évidence. D’autres, gravures, sur cuivre, frisent presque l’abstraction.
L’artiste, qui a enseigné l’anglais au Gymnase, avait été marquée par les récits de voyages aventureux d’Alexandra David-Néel et d’Ella Maillard, que nous vous invitons à lire aussi. Elle a suivi des cours de gravure dans les ateliers de Marie-José Imsand et Monique Lazega.
Il est à noter qu’une partie du bénéfice de l’exposition ira à l’association PEULA (= au Tibet), qui a dû changer son nom car les Chinois la jugeaient trop… tibétaine. Celle-ci s’occupe notamment de construire des écoles. Un détail amusant : Yannik Brazzola est originaire de la Vallée de Joux, lieu de vie et de création du grand xylographe Pierre Aubert, que nous venons de présenter dans
ce journal. En se quittant, « Tashi Délé », nous dit Yannik, ce qui signifie « bonjour » et « bonne chance » !
« Magie du Tibet », Villa Mégroz, Lutry
Du 11 au 24 juin, Lu-Ve 14h-19h30, Sa 11h-19h30, Di 14h-18h