Parcours de vie de Théo Locher
André et Georges | Notre père, Théo Locher, est né en 1925, dans le village d’Erschmatt, en Haut Valais au-dessus de Loèche-ville, positionné à 1280 mètres d’altitude sur un haut plateau dominant la vallée du Rhône en rive droite. L’accès direct par véhicule depuis Loèche-ville n’a été possible que depuis 1956, avec la construction du nouveau pont à côté de l’ancien «Teufelsbrücke» et son sentier muletier. Et en son temps, tout le monde allait à pied, et la vie était rude. Son père Athanasius Locher et sa maman Balbina Meichtry étaient de conditions modestes. Et comme tous les enfants du village, il a dû travailler très tôt pour aider ses parents à survivre. Chèvres, moutons, alpages, transport d’eau pour les cultures et le bétail, ont rythmé sa vie en plein air et cela lui a forgé un caractère «bien trempé» de «Ober Walliser». A l’école, il était pourtant très doué, mais, faute de moyens, il n’a pas pu entreprendre des études approfondies. Et c’est pour un apprentissage de maréchal-ferrant qu’il quitte Erschmatt pour Brigue. Ce métier n’ayant plus d’avenir après la guerre, Théo s’installa à Bâle pour y trouver meilleure fortune. Et c’est dans cette ville qu’il rencontra, en janvier 1951, lors d’une soirée «Berner Abend», Margrit Venzin, qui venait des Grisons, d’un autre village de montagne, tout aussi pauvre, perché à 1770 mètres, nommé Selva, à deux pas du col de l’Oberalp. Par amour, mais aussi parce que les appartements n’étaient attribués qu’aux couples mariés, Théo et Margrit décident de convoler rapidement en justes noces, en juillet de la même année. De cette union naquirent deux fils, André en 1952 et Georges en 1955.
Théo s’est alors tourné vers d’autres métiers. Installation de lignes téléphoniques aux PTT, puis monteur et réparateur de machines à laver des grosses buanderies des hôtels de l’époque, employé par la maison Cleiss à Sissach. Pour se rapprocher de la clientèle romande de son employeur, il déménage en automne 1958 à Oron-le-Châtel avec toute sa famille. Rapidement il se met à son compte, tout en assurant le suivi de la clientèle romande de la maison Cleiss, et développe le commerce de la vente et de la réparation des machines à laver domestiques, en plein essor à cette époque. Malheureusement, en juillet 1967, un grave accident de voiture le stoppe dans son élan. Il doit tout arrêter et la vie de la famille Locher en est toute chamboulée. Sa grande passion a été pendant de nombreuses années le tir sportif en stand. Couronné plusieurs fois roi du tir de l’Abbaye de Palézieux, cette passion lui a permis aussi de découvrir tous les stands de Suisse, souvent accompagné de ses fils. Et sa collection de médailles «Maîtrises cantonales», de beaucoup de cantons suisses, dans les disciplines à la carabine 300m et 50m, témoigne qu’il a été un grand tireur. Sa vie continue à Oron-le-Châtel, entouré de Margrit et de ses enfants qui habitent juste à côté. Il occupe alors son temps à bricoler pour lui et pour d’autres. Il s’est remis «à la forge» et a réalisé de nombreux objets en fer forgé. On peut notamment citer les chandeliers du château d’Oron qui sont de sa main. Les mots croisés et la télévision faisaient encore partie de ses occupations favorites. Ces dernières années, il ne sortait plus beaucoup de la maison, et déclinait doucement, l’âge avançant. Margrit, son épouse, s’est dévouée «corps et âme» pour qu’il puisse rester à la maison, et ses enfants lui en sont particulièrement reconnaissants. Merci à toi, maman.
Et c’est le matin du vendredi 9 décembre 2016 qu’il s’est éteint dans le calme et la sérénité. Nous te disons Adieu pour un monde que l’on dit meilleur.