Samedi 13 et dimanche 14 septembre, lors des Journées européennes du patrimoine, la Fondation de Serix de Palézieux a ouvert au public les portes de son institution qui accompagne les enfants et les familles.

Elle évolue au cœur de bâtiments de style brutaliste construits entre 1972 et 1974, dont un besoin de modernisation et l’œuvre du temps, malgré la remarquable conservation de l’ensemble architectural, obligent aujourd’hui à effectuer des travaux.

Un chemin avec des hauts et des bas, pour que chacun trouve sa place

La mission actuelle de la Fondation de Serix, créée en 1863 et autrefois dénommée « La Colonie agricole et professionnelle de la Suisse romande », est l’accueil de 30 enfants et jeunes de 6 à 18 ans bénéficiant d’un mandat de la Direction générale et de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ). Elle offre aussi des emplois à une nonantaine de personnes entre éducation, enseignement, santé et intendance. Un lieu de vie qui protège ces jeunes contre la violence, la maltraitance et la négligence tout en leur offrant un cadre adapté à chaque parcours afin de leur redonner confiance, estime de soi, autonomie et les menant sur le chemin de l’épanouissement. « A l’issue de sa scolarité obligatoire, quasiment chaque enfant part en apprentissage ou dans une voie lui assurant un avenir. Nos intervenants effectuent également un gros travail auprès des familles » se réjouit Ricardo Mourgine, directeur.

Une architecture d’importance régionale

A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, les organisateurs de cette manifestation ont proposé à la Fondation de Serix de participer à ces portes ouvertes au vu de son architecture particulière. Bruno Marchand, architecte et professeur honoraire de l’EPFL a offert une visite guidée et éclairée aux visiteurs. « Les bâtiments construits entre 1972 et 1974 sont de style architectural brutaliste, un mouvement moderne influencé par Le Corbusier. Mais ici, il est imprégné par d’autres influences, particulièrement scandinaves. On le remarque par ses toitures en pentes, sensibles au contexte et à l’esprit rural des lieux avec une influence humaniste et domestique. Il est l’œuvre du bureau d’architecture AAA de Lausanne, qui a essayé de travailler l’ensemble comme un hameau, relié par un grand portique et terminé par des gradins, apportant un côté festif. Un travail de jeu entre l’individualisme et le collectif. On y remarque la richesse du soin dans les détails. L’expression des lieux est franche avec ses matériaux bruts élémentaires : bois, béton coulé, verre. Aujourd’hui, ces bâtiments sont classés en note 2, soulignant leur importance régionale ».

Honorons le passé, construisons l’avenir

Après un petit film projeté sur la vie à la Fondation de Serix, Antoinette Pittet, administratrice depuis 2020, annonça le projet de rénovation validé par la direction de la Fondation, actuellement présenté à la commune et au canton, dont l’étape 1 se rapporte à la rénovation des bâtiments de 1973. Leur classe en note 2, oblige de garder l’architecture de l’extérieur et une partie de l’intérieur. Conçus juste avant la grande crise pétrolière de 1973, ils sont de véritables passoires thermiques. Cette première étape nécessite un budget minimum de Fr. 15 millions dont le 85 % seront pris en charge par la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ) de l’Etat de Vaud et par l’Office fédéral de la Justice (OFJ), laissant plus de Fr. 2’250’000.- à financer par la Fondation de Serix. « Nous ne disposons pas de ce montant en caisse, aussi nous souhaitons sensibiliser toutes personnes qui souhaiteraient nous apporter un soutien financier, permettant de maintenir notre site tel qu’il est » fait appel Antoinette Pittet.

Si la Fondation de Serix a, par le passé, eu une connotation négative, elle est aussi à l’origine d’histoires de vie positives, comme en témoigne Kristian, qui a participé à cette journée portes ouvertes comme à un pèlerinage « Je suis arrivé de mon petit village broyard à Serix à 12 ans et j’y suis resté de 1975 à 1979. Là mon horizon s’est ouvert, je me suis senti libéré. J’allais à l’école à la « Prim. sup. » de Mézières et je jouais au foot avec l’équipe du village. Grâce aux vacances organisées par la Fondation, je me suis ouvert sur le monde. J’y reviens avec bonheur tous les 10 ans ». C’est aussi, la belle aventure de ce jeune garçon de 15 ans, doué en basket, qui a pu intégrer, l’an dernier, une école à Toronto et qui est venu cette année rendre visite et apporter un témoignage motivant à ses anciens camarades. Souhaitons que les fonds soient trouvés pour permettre à la Fondation de Serix de continuer sa mission auprès des enfants dans un environnement amélioré.

Pour soutenir la Fondation 

de Serix – Palézieux-Village

IBAN de la Fondation: 

CH30 0900 0000 1000 9933 8