Oron-Palézieux – Une expérience réussie pour l’établissement primaire et secondaire
Assistants aux devoirs guidés
Gil. Colliard | Depuis les premiers mouvements de réforme scolaire dans le milieu des années 1980, de nouvelles données sont apparues. Le maître d’autrefois, craint et respecté par les enfants tout autant que les parents, qui enseignait sans que ces derniers n’interviennent ou à de très rares exceptions a fait place à un message politique basé sur une volonté de partenariat parents-école. La société et la notion de famille ont aussi évolué. La mise en place des devoirs guidés est devenue un besoin exprimé par les enseignants et les parents. Depuis décembre 2018, l’établissement primaire et secondaire d’Oron-Palézieux a fait un pas de plus dans le sens de la collaboration en offrant aux élèves de 10-11S, des postes d’assistants aux devoirs guidés.
La tâche éducative est entrée dans le cahier des charges de l’école
Appuyer les parents dans leur tâche éducative, suivre la volonté politique d’un partenariat indispensable parents-école, autant de challenges auxquels est confrontée la profession d’enseignant, souvent mise à mal. «Etablir une relation de partenariat avec les parents prend du temps et n’est possible que lorsque la collaboration se construit dans le respect des rôles respectifs de chacun. Ces conditions deviennent une nécessité dans les situations d’élèves à besoins particuliers, comme, par exemple lorsqu’un enfant souffre d’un handicap et suit sa scolarité régulière. Il n’est par ailleurs pratiquement plus possible pour un enseignant de travailler seul dans sa classe. Il a besoin de s’appuyer sur une équipe» constate Jean-François Détraz, directeur. Autre réalité résultant de l’évolution sociétale, les devoirs peu ou pas faits. Depuis une quinzaine d’années, des devoirs guidés sont organisés à Oron-la-Ville avec une participation stable. A la rentrée d’août dernier, un nouveau groupe a été créé pour les 3-4P, en début d’apprentissage de la lecture. Alors que le financement de ce programme est assumé par les communes, l’organisation est confiée à la direction de l’établissement. A la rentrée d’août, la convention signée d’entente entre la commune et le canton étant dénoncée, la tâche exécutive passera en main de l’administration communale. Pascale de Ambrogi, enseignante de cycle 1 qui assume actuellement cette charge sera nommée doyenne du cycle 1.
Un résultat gagnant pour tous
Le rapport annuel 2018 de l’établissement indique que 9 adultes, enseignants, ou en formation et personnes ayant prouvés des capacités pédagogiques sur le terrain, interviennent pour les devoirs guidés et non surveillés. Ils apportent leur aide et répondent aux questions. Réparties sur 3 jours: lundi, mardi et jeudi, 81 places pour les 3 à 8P sont ainsi occupées. Depuis le 3 décembre, des postes d’assistants aux devoirs guidés ont été ouverts aux élèves de 10-11S. Cette tâche, rémunérée 5 francs la séance consiste à coacher les plus jeunes dans la réalisation de leurs devoirs, en effectuant un tournus de 8 semaines. «Nous avons été victimes de notre succès puisque nous offrions 18 places et que nous avons eu 23 inscriptions. En fin de première session, les retours sont très positifs. Même si la motivation première avait été l’argent de poche, les jeunes assistants prennent leur rôle à cœur, ils sont enchantés de revoir des notions apprises des années auparavant ou de dicter des vocabulaires, par exemple» se réjouit Pascale de Ambrogi qui avait participé à la présentation de ce concept à Cossonay il y a quelques années. La rémunération des jeunes est prise en charge par le Conseil d’établissement qui reconnaît les plus-values pédagogiques de ce projet. De son côté, le Bureau de référence de l’Entente intercommunale scolaire a adapté le budget 2019 pour le pérenniser. Chaque assistant(e) recevra également une attestation qu’il pourra joindre à son futur CV. La création de postes d’assistants aux devoirs guidés est le parfait exemple d’un partenariat réussi. D’un côté des jeunes qui s’engagent pour 8 semaines consécutives, afin de faire équipe avec l’éducateur adulte, dont on reconnaît le travail par la rétribution, de l’autre des élèves qui en retirent le bénéfice de l’apprentissage coaché et qui, à leur tour, seront les assistants du futur. « Cela rentre aussi dans l’objectif de favoriser le climat entre petits et ados dans l’établissement. Il s’agit d’un projet concret, pragmatique et non d’une sculpture sur nuage » conclut, satisfait, Jean-François Détraz.